Le bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a demandé ce mercredi 16 janvier matin le maintien en détention de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé le temps qu’il fasse appel de la décision d’acquittement prononcée en faveur des accusés par la Chambre de première instance la veille mardi 15.
Soutenu par la représentante des victimes, le procureur Mac Donald a plaidé ce mercredi pour que l’ex-dirigeant ivoirien Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé restent dans les liens de la détention jusqu’à ce qu’une décision soit rendue sur son appel. Selon Mac Donald, la gravité des charges ne souffre d’aucun doute dans le dossier qui l’oppose aux co-accusés. Il mentionne également la possibilité de fuite de Laurent Gbagbo et Blé Goudé.
Aussi suggère-il la mise en liberté provisoire à laquelle il est favorable. Mais, à condition qu’elle soit encadrée et se fasse dans un pays signataire du Statut de Rome.
A cette demande, la réaction de la Défense ne s’est pas fait attendre. « Le procureur et la représentante légale des victimes s’opposent à la mise en liberté immédiate arguant de la gravité des charges, de la supposée risque des fuites. La gravité des charges n’est pas une condition pour rester en détention. Ils ne justifient rien sinon on accorderait jamais de liberté à quiconque. Rappelons que dans le cadre de l’article 383 le procureur doit apporter les preuves des circonstances exceptionnelles relatives à l’appel et aux circonstances exceptionnelles. Pour respecter l’esprit de l’article, le procureur et la représentante légale des victimes devait démontrer la gravité. Concernant les risques de fuite, le procureur reprend les mêmes vieux arguments que nous avons déjà contestés notamment l’audience qui s’est tenue le mois passé. Le procureur n’apporte rien, absolument rien d’utile sur ce point. A fortiori, il n’est pas capable de démontrer les risques de fuite. Sur les circonstances exceptionnelles, le contexte a changé et le contexte est celui d’un acquittement. Le procureur vous tient un langage qui est un langage d’avant acquittement. Ils semblent vouloir ignorer ce changement fondamental qui résulte de votre décision d’hier », rétorque Me Altit de la défense de Laurent Gbagbo.
Et d’ajouter se référant à la décision d’acquittement rendue la veille, que Laurent Gbagbo son client n’est plus un accusé. « Il a été acquitté. Il n’est plus présumé innocent, il a été reconnu innocent », manifeste-il. Estimant donc qu’une telle exigence ne peut avoir gain de cause. La défense de Charles Blé Goudé s’est également insurgée contre cette demande du procureur.
Cuno Tarfusser le juge président a pour sa part, demandé aux différents avocats si eux et leurs clients sont prêts à signer des documents sur l’honneur disant qu’ils se rendront disponibles chaque fois qu’il sera nécessaire. A cette demande, les deux conseils ont répondu aux noms de leurs clients et en leur nom propre par l’affirmatif.
La décision définitive sera rendue peu après 15 heures ce mercredi même en audience publique.
Richard Yasseu
Source : rédaction Poleafrique.info