Ce mardi 21 mars 2017, aux Assises duTribunal de Yopougon , 5 témoins ont été entendus dans le dossier des disparus de l’hôtel Novotel du 04 avril 2011 à Abidjan. Dans la salle, de l’émotion et de la frustration chez des accusés, au moment des témoignages.
Ces témoignages, à la fois virulents et précis, ont resserré l’étau autour de l’accusé Osé Loguey qui ne s’est pas laissé faire. Diakoury Gnahoua Honoré, le premier témoin de la journée, aujourd’hui à la retraite, est un ancien porte-parole de la Police ivoirienne et un ancien Préfet-adjoint de la police à Abidjan. « Je ne connais pas Osé Loguey », dit-il dans la matinée pour s’en souvenir finalement dans l’après-midi. « Nous avons peut-être travaillé ensemble. Mais, je ne sais pas dans quel service », soutient Diakoury Gnahoua à la barre. Cette allégation ne peut convaincre le juge-président de la Cour, Cissé Mourlaye. D’ailleurs, c’est une information que dément même l’accusé Osé Loguey qui insiste pour dire qu’il l’a même « informé par téléphone le 31 mars que mon remplaçant, le commissaire Assouhoun, n’était pas là », battant en brèche la contrevérité du désormais retraité . Pourtant plutôt, le commissaire Diakoury Gnahoua, parlant au Président, a dit que « Ma mission, c’est l’opérationnel et la coordination, la désignation des commissaires affectés aux 5 divisions du district de police d’Abidjan. A la date du 31 mars 2011, les services n’ont plus fonctionné normalement » a-t-il reconnu.
A son tour, Touré Mabonga, l’actuelle Commissaire divisionnaire du district d’Adjamé, dans ses propos, a aussi été confrontée à Osé Loguey. Il a été évoqué des accointances du commissaire Osé Loguey avec les GPP, le Groupement des Patriotes pour la Paix et les activistes du même genre de l’espace Sorbonne dans la commune du Plateau. A un moment du récit, l’audience a dû être suspendue parce que Touré Mabonga coulait des larmes après avoir regardé son adjoint policier qu’elle qualifie de « travailleur et disponible », a-t-elle soutenu. Le deuxième point fort de la journée, c’est la confrontation entre le Colonel Ohoukou Mody et le témoin Adou Koffi Marius, militaire et
adjudant à la Garde Républicaine. Ce dernier assure avoir conduit la victime Yves Lambelin à la porte du poste de commandement dirigé par le colonel Ohoukou Mody et lui avoir remis des portables et ordinateurs. Evidemment, des affirmations rejetées par l’accusé, Ohoukou Mody. Quant aux deux autres témoins, leurs témoignages ont permis de renforcer les thèses de l’assassinat de Yves Lambelin et de ses trois compagnons d’infortune, tués au cours de la crise postélectorale ivoirienne de 2010.
Moïse ACHIRO.
Source :Politikafrique.info