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Production de semences de riz par la Corée du Sud, des producteurs locaux se plaignent

Mis à jour le 25 octobre 2023
Publié le 25/10/2023 à 5:00

La nouvelle de la production de semences de riz par la Corée du Sud sur une période de cinq ans, n’est pas vue d’un bon œil par certains producteurs locaux.

 

La Côte d’Ivoire autosuffisante en riz d’ici 2028 ? C’est le principal objectif visé par le projet K-RiceBelt, un protocole d’entente entre la Côte d’Ivoire et la Corée du Sud pour la production de 5 500 tonnes de semences de riz pendant cinq ans. Mais le choix de ce pays pour le projet au profit des populations et des producteurs locaux, dérange certains.

1000 hectares de champs de multiplication semencière chaque année sur 5 ans, 5500 tonnes de semences produites et 650 000 tonnes de Paddy. C’est ce dont la Côte d’Ivoire disposera à travers la convention qui la lie désormais à la Corée dans le cadre du projet K-RiceBelt. Un projet financé à hauteur de 6 204 000 000 FCFA et qui va contribuer à améliorer la productivité rizicole en Côte d’Ivoire. La nouvelle devrait constituer une véritable bouffée d’oxygène pour la filière rizicole vu qu’elle vise à terme l’autosuffisance de la Côte d’Ivoire en riz.

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Mais dans les champs les réactions sont contraires.

« Les autorités ne facilitent pas la tâche aux producteurs de riz pour pouvoir produire les semences. Nous avons le CNRA, l’ANADER et d’éminents chercheurs en Côte d’Ivoire, je pense que si on y met les moyens ils pourront encadrer et suivre les producteurs, afin de produire des semences de qualité. Nous disposons de structures de production de semences en Côte d’Ivoire, on les laisse et on va chercher la Corée du Sud pour la production de semences. Je trouve que c’est du gâchis. Notre pays a d’énormes potentialités, pour preuve l’ Agence pour le développement de la filière riz (ADERIZ) est en train de construire des centres de conditionnement de semences ».

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Selon l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la consommation annuelle de riz en Côte d’Ivoire est estimée à plus d’un million de tonnes de riz blanchi, soit environ 58 kg par an et par habitant. Le pays ne couvre qu’environ 42% de ses besoins et importe le reste sur le marché mondial.

Ainsi, la Côte d’Ivoire importe environ 1 500 000 tonnes de riz par an pour combler son déficit. Les principaux pays fournisseurs sont la Thaïlande, le Vietnam, l’Inde et le Pakistan.

 

Maria Kessé

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