Les industries locales de bois de vène sont sommées d’écouler leur stock de produits au risque de tomber sous le coup de la loi.
C’est une décision prise en conseil des ministres le mercredi 5 avril 2023, relativement à la dérogation au décret du 25 juillet 2013, portant interdiction de l’exploitation, la coupe, le transport, la commercialisation et l’exportation du bois de vène.
Dix-huit mois, c’est la période exceptionnelle accordée par le gouvernement ivoirien aux industries locales de bois, pour transformer le stock de bois de vène saisi encore valorisable. Ce délai prend également en compte la commercialisation des produits issus de cette transformation sur le marché national au profit des populations.
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Des décisions arrêtées suite à l’adoption en conseil des ministres du décret relatif à la dérogation du décret N°2013-508 du 25 juillet 2013. Un décret portant interdiction de l’exploitation, la coupe, le transport, la commercialisation et l’exportation du bois de vène. Selon le porte-parole du gouvernement, ces nouvelles mesures ont été prises, compte tenu des menaces d’extinction qui pèsent sur le bois de vène, en raison de la croissance des demandes internationales de meubles à base de cette essence de bois.
« Les espèces appartenant à la famille du bois de vène bénéficient de mesures de protection internationale et locale interdisant la coupe, le transport, la commercialisation et l’exportation de ces espèces, de façon à sauvegarder les écosystèmes locaux. Il convient de noter que cette mesure fait exclusion de toute exportation de ce bois. Mais pour minimiser les risques de nouvelle coupe de bois et du trafic de bois de vène en direction des pays limitrophes, un système électronique de marquage et de traçage sera instauré », a précisé Amadou Coulibaly.
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« Le bois de vène est une espèce protégée qui se trouve au-dessus du 8è parallèle dans des zones interdites d’exploitations forestières. Selon l’espèce, il y a un diamètre et un âge de maturité qui sont imposés par le ministère des Eaux et forêts et qui autorisent l’exploitation. En dessous de ces normes, l’exploitation de l’espèce est interdite », révèle un agent des Eaux et forêts joint par 7info et qui a requis l’anonymat.
Le bois de vène est une espèce surexploitée en raison de ses multiples usages tels que médicinal, artisanal, énergétique, en alimentation pour bétail et en bois d’œuvre. Selon un rapport de l’Organisation des Nations unies de 2014, en Côte d’Ivoire, de janvier 2012 à septembre 2013, plus de 6 000 mètres cube de bois de vène ont été saisis.
Maria Kessé