Côte d’Ivoire

Protection de l’enfant- Des progrès réalisés par la Côte d’Ivoire, traquer les enseignants « enceinteurs » et le harcèlement sexuel

Mis à jour le 28 mai 2018
Publié le 16/05/2018 à 9:52 , ,

Le Gouvernement ivoirien a consenti à la mise en œuvre des instruments de protection et d’amélioration du cadre de bien-être des enfants en Côte d’Ivoire. Mais, les attentes pour parfaire le tableau existent.

Pour rendre compte des « observations finales et recommandations » du Comité africain d’experts sur les droits et le bien-être de l’enfant, présenté par la Côte d’Ivoire sur le statut le statut de mise en œuvre de la charte africaine sur les droits et le bien-être de l’enfant, Eric Attiapo, Secrétaire exécutif du Forum des ONG de protection des droits de l’Enfant a animé le samedi 12 mai dernier au siège du RAMEDE-CI, au Plateau Dokui, une conférence de presse.

Du 2 au 9 mai 2017, l’Etat de Côte d’Ivoire a présenté son rapport  initial sur la mise en œuvre des observations et recommandations du Comité africain d’experts sur les droits et le bien-être de l’enfant. C’était au cours de la 29è session qui s’est tenue au Lesotho. Ce rapport initial a été possible grâce à la pression des organisations de la société civile et l’appui du forum des ONG d’aide à l’enfance sur financement de Save The Children.

« La création de la CNDHCI, la construction de plus d’écoles et d’établissements de soins de santé dans les différentes régions, la gratuité de l’enseignement primaire et des services de soins de santé; la création des parlements pour enfants, l’amendement de la loi sur la nationalité, l’adoption d’une Politique nationale de protection de l’Enfance » figurent au compte des points de satisfaction relevés par le Comité d’action d’experts africains pour les droits et le bien-être de l’enfant (CAEDBE).

Mais, tout n’est pas rose. Ainsi, selon le conférencier, « Au titre des domaines de préoccupation et recommandations », il y a une « Inexistence d’un code de l’enfant ». Il est demandé à la Côte d’Ivoire, parmi d’autres points, d’ «Accélérer le processus d’adoption du Code. Au cours de l’adoption dudit Code, le Comité recommande que le gouvernement harmonise les questions relatives aux droits de l’enfant conformément à ses obligations mondiales et régionales. » Le gouvernement est encouragé « à allouer suffisamment de ressources financières et humaines pour la mise en œuvre intégrale de la PNPE. »  Eric Attiapo a relevé que « Le Comité note qu’il n’existe pas de définition claire de l’enfant en vertu des lois de Côte d’Ivoire » et insiste sur la recommandation du comité portant sur le relèvement de l’âge légal pour le mariage de la jeune fille. « Le Comité recommande fortement à l’État partie d’examiner son âge minimum de mariage pour les filles et de le fixer à 18 ans sans aucune exception » a-t-il soutenu.

Une recommandation est faite auprès de l’Etat pour l’amendement de « la loi n° 64-377 du 07 octobre 1964 afin de supprimer les dispositions légales qui discriminent les enfants nés hors mariage et des relations incestueuses pour quelque raison que ce soit. »

«   S’agissant des enfants handicapés, le Comité demande à l’État partie de prendre des mesures pour l’adoption rapide du décret d’application de la loi d’orientation N° 98-594 du 10 novembre 1998 afin d’assurer légalement l’égalité des chances et de traitement des enfants handicapés », soutient le secrétaire exécutif du forum des ONG et associations d’aide à l’enfance en difficulté.

En dépit des efforts consentis, la Côte d’Ivoire se révèle être le pays où le nombre d’enfants apatrides, est le plus élevé sur le continent africain.  Le gouvernement, sûrement conscient de cette faiblesse a décidé lors du conseil des ministres de Yamoussoukro, dans la foulée de l’installation du Sénat, de renforcer les services de l’état-civil ivoirien afin qu’aucune naissance n’échappe à l’enregistrement. Néanmoins, « Le Comité se félicite de la protection constitutionnelle des enfants contre la maltraitance ainsi que du Code pénal qui punit diverses formes d’abus et de torture » a fait savoir Eric Attiapo. En Côte d’Ivoire, la sensibilisation n’empêche pas des réflexes anciens comme le châtiment corporel. « Les rapports indiquent l’existence d’un taux élevé de châtiments corporels et de mauvais traitements psychologiques à la maison et dans les milieux scolaires » a condamné le conférencier. « S’agissant des cas de viol, le Comité demande à l’État partie de définir clairement et de punir le viol dans le Code pénal, en vue d’accélérer les procédures judiciaires des cas de viol, et afin de réduire le coût des procédures judiciaires et la production de preuves en matière de viol et autres violences sexuelles » a indiqué le secrétaire exécutif du Forum. « Le harcèlement et tout abus sexuel dans les établissements scolaires » figure au nombre des recommandations pour lesquels le Forum des ONG et associations d’aide à l’enfance en difficulté, à la suite du Comité plaident pour  « des poursuites fermes contre les enseignants auteurs de ces faits, car cette situation encourage la déperdition scolaire et les grossesses précoces. »

« Environnement familial et soins alternatifs, Santé de base et bien-être, Activités éducatives, de loisirs et culturelles, Enfants réfugiés et déplacés, enfants en conflit avec la loi et le mariage des enfants » figurent en bonne place dans les préoccupations du Comité africain d’experts pour les droits et le bien-être de l’enfant. Les efforts sur ces chapitres sont relevés mais, l’Etat devrait renforcer le dispositif juridique de protection de ces enfants.

Toutefois, « Le Comité africain d’experts sur les droits et le bien-être de l’enfant reconnaît les efforts du gouvernement de la Côte d’Ivoire dans la promotion et le respect des droits des enfants et souhaite que les présentes recommandations soient mises en œuvre. »

Adam’s Régis SOUAGA avec RAMEDE-CI

Source : rédaction PôleAfrique.info

 

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