« Je suis choqué que l’opinion française ne réagisse pas. Cette visite de Macron en Côte d’Ivoire, c’est (le puissant) Bouygues qui l’a organisée» a fait savoir Guillaume Soro après la visite d’Emmanuel Macron en Côte d’Ivoire. Une réaction qui sème la confusion sur les intentions de Guillaume Soro. L’ancien Président de l’Assemblée accuse la France et lui demande dans le même temps de l’aide. Une attitude qui laisse perplexe.
Guillaume Soro se dit seul dans sa situation face au Président Alassane Ouattara. N’ayant pu rentrer en Côte d’Ivoire le lundi 23 décembre dernier, l’ancien chef rebelle exprime son ressenti à travers plusieurs tweets. Il accuse la France de mutisme dans l’affaire qui le met face à l’Etat ivoirien car selon lui, Emmanuel Macron était au courant de la situation lors de sa visite en Côte d’Ivoire. Mais le Président français, n’a pas pipé un seul mot sur le mandat d’arrêt que s’apprêtait à lancer les autorités ivoiriennes contre sa personne. Pour Guillaume Soro, la France, exemple de démocratie aurait dû intervenir.
A lire aussi: BABILY DEMBELE SANS PITIE POUR SORO
Pourtant, le député de Ferkessédougou lançait quelques heures plutôt une pique, contre la métropole qu’il appelle à l’aide. Il s’était indigné de voir le vice-président de la République de Côte d’Ivoire Daniel Kablan Duncan, chanter pour l’anniversaire d’Emmanuel Macron qui fêtait ses 42 ans en terre ivoirienne. Guillaume Soro a fustigé le comportement de l’homme de plus de 76 ans qu’il a qualifié de « négrerie ».
« La Négrerie comme aux temps jadis ! Ceci n’est pas bon. Notre génération en a honte. Celui qui chante a 76 ans et il est l’obligé de Ouattara à 77 ans et les Bouygues le savent et ça ne peut pas continuer ainsi. Rendez-nous notre dignité » avait-il lancé.
Alors comment vouloir une chose et faire son contraire ? Le principe de la non-ingérence dans les affaires d’un Etat est très souvent invoqué par certaines puissances, qui préfèrent être observatrices de la situation politique qui prévaut dans leurs anciennes colonies, plutôt que d’intervenir. Un principe qu’Emmanuel Macron a semble-t-il voulu respecter en se contentant de signer les accords économiques et militaires lors de son passage à Abidjan.
Mais pour Guillaume Soro, la célébration de l’anniversaire du Président français en terre ivoirienne, est la preuve même d’une ingérence tacite.
« Comment osez-vous invoquer la non-ingérence en Côte d’Ivoire quand on sait qu’un anniversaire présidentiel y a été fêté et interprété comme le feu vert pour massacrer la démocratie ! Comment nous faire croire que la françafrique est finie ? Le contrat juteux des Bouygues » avait-il dénoncé dans un tweet.
L’ex-président de l’Assemblée nationale a annoncé sa prochaine venue en Côte d’Ivoire. Ses intentions réelles prêtent encore à confusion.
Eric Coulibaly
7info
