Acheminons-nous vers une rupture des relations diplomatiques entre le Niger et la Côte d’Ivoire ? Après le rappel de l’ambassadeur du Niger à Abidjan par les militaires auteurs de coup d’Etat contre le président Mohamed Bazoum, la question se pose.
Les militaires au pouvoir au Niger, ont annoncé le rappel de l’ambassadeur de leur pays en Côte d’Ivoire, le lundi 14 août 2023. Selon le communiqué produit par le CNSP dirigé par le général Tchiani, il s’agit d’une décision pour consultation de ce dernier. Cette posture intervient quelques jours après l’annonce du président ivoirien Alassane Ouattara, de contribuer à hauteur d’environ 1 000 hommes, au projet de d’intervention militaire de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), au Niger.
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Qu’est-ce que cette décision des militaires au pouvoir à Niamey implique ? Acheminons-nous vers une rupture des relations diplomatiques entre le Niger et la Côte d’Ivoire ?
C’est un pas vers une fin des relations entre les deux pays, fait savoir Jean-Paul Kipré, un analyste politique, joint par 7info.
« Je ne sais pas si c’est la fin des relations diplomatiques entre les deux pays, mais ça en est le symbole. C’est un refroidissement très fort des relations entre les deux pays. C’est le symbole de la fin. Mais est-ce que cela est acté du côté ivoirien ? Là est la question », fait savoir le spécialiste ivoirien.
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Au Niger, des militaires auteurs d’un coup d’État contre le président Mohamed Bazoum sont au pouvoir depuis le 26 juillet 2023. Leur avènement que palais présidentiel dans ces conditions ne plaît pas à tous. Surtout pas à la CEDEAO qui, en plus des négociations, annonce une intervention militaire pour libérer Bazoum afin de le rétablir dans ses fonctions de président de la République. Une option que l’armée nigérienne n’apprécie pas. Et annonce qu’elle va défendre son pays par tous les moyens.
On se rappelle que le 6 août 2023, lors de son traditionnel discours à la nation, le président ivoirien avait signifié son soutien à ce projet. Alassane Ouattara avait annoncé l’envoi d’un contingent de 1000 hommes pour appuyer la décision de l’organisation sous-régionale. Toute chose qui fâche les nouvelles autorités nigériennes, au point de rappeler leur ambassadeur.
Pour Jean-Paul Kipré, il faut espérer que la situation ne s’envenime pas entre les deux Etats
« Il s’agit ici d’une posture de la junte au pouvoir qui représente le Niger aujourd’hui, par rapport à la Côte d’Ivoire. Cette posture est prise pour manifester le mécontentement parce que le président Alassane Ouattara milite en faveur d’une intervention de la CEDEAO au Niger. C’est une posture diplomatique et stratégique. Il faut espérer que la situation ne s’envenime pas au regard des liens de fraternité et d’amitié qui existent entre les deux pays », souhaite le politologue ivoirien.
Richard Yasseu
