C’est à l’occasion de sa première conférence de presse à Kinshasa en tant que nouveau porte-parole de la plateforme de l’opposition congolaise dite Lamuka, que l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito a déclaré qu’il fallait « faire la guerre » au Rwanda et même « l’annexer » pour rétablir la paix dans l’Est de la RDC secouée par les violences depuis 25 ans.
« Il faut faire la guerre au Rwanda pour rétablir la paix dans la région. Le Rwanda influe sur la politique congolaise, l’Ouganda aussi » a déclaré l’ancien chef de gouvernement sous le président Kabila entre 2007 et 2012 avant de faire savoir que « Nous ne pouvons faire la paix qu’en menaçant le Rwanda, en occupant son territoire, si possible l’annexer. Ce n’est pas un objectif en soi, c’est une posture si rien ne change ».
La République démocratique du Congo (RDC) a été le théâtre de deux guerres régionales sanglantes, de 1996 à 1997 et de 1998 à 2003. Elle entretient depuis des relations houleuses avec ses voisins du Rwanda et de l’Ouganda, qu’elle pense être à l’origine des déstabilisations qui la touchent. Pour M. Muzito, la faiblesse de l’armée congolaise ferait du Congo le refuge des groupuscules rebelles tels que les Forces démocratiques alliées de l’Ouganda (ADF), les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) ou encore les Forces nationales de libération du Burundi (FNL), qui sèment la terreur et massacrent les populations dans la province de l’Ituri et des deux Kivus depuis plus de vingt ans, sous les yeux impuissants de l’armée congolaise et de la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUSCO).
Les relations se réchauffent cependant entre Kinshasa et Kampala. Fin octobre, les deux pays ont annoncé leur volonté de coopérer pour combattre les groupes armées et milices dans la région des Grands lacs. Dans ce sens, des rapatriements de vagues de rebelles rwandais interpellés par l’armée congolaise ont eu lieu samedi dernier.
Manuela Pokossy-Coulibaly
7info.ci
