Ils ne se sont pas encore rencontrés depuis le retour de l’ex-président en Côte d’Ivoire. Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, les adversaires de la présidentielle de 2010 qui a débouché sur une crise post-électorale vont-ils se revoir pour enfin lancer la réconciliation nationale ?
Pour la première fois depuis son retour en Côte d’Ivoire, l’ex-président Laurent Gbagbo a abordé le sujet de la réconciliation nationale. C’était lors d’une visite chez son prédécesseur, l’ancien chef d’État, Henri Konan Bédié, dans sa ville natale de Daoukro. Par ce déplacement, l’ex-pensionnaire de La Haye rendait la courtoisie au président du PDCI, qui lui avait rendu visite en 2019, lorsqu’il séjournait encore en Belgique.
Selon les deux anciens présidents, cette rencontre vise à réconcilier les Ivoiriens. Pourtant, aucune visite avec Alassane Ouattara, l’actuel Chef de l’État, n’a pour l’instant été évoquée.
« Je ne pense pas que Laurent Gbagbo veuille rencontrer Alassane Ouattara et vice-versa. Ils n’ont pas le même calendrier et depuis longtemps, les deux hommes n’ont jamais affiché leur envie de se rapprocher. Depuis la sortie de prison de l’ex-président, le seul contact établi a été dans le cadre son retour au pays. En plus, aucune personnalité dans les deux camps, que ce soit au FPI ou au RHDP, ne jouit de la confiance de Laurent Gbagbo ou de Ouattara pour tenter un rapprochement », fait savoir Yao Albert, enseignant-chercheur en sociologie à l’Université Lorougnon Guédé de Daloa.
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Le retour de l’ancien président après près de 10 ans hors de la Côte d’Ivoire pour des raisons judiciaires a pourtant suscité beaucoup d’espoir chez les Ivoiriens. Ils sont nombreux à souhaiter un dialogue direct entre Gbagbo, Bédié et Ouattara. Une rencontre qui pourrait définitivement lancer la réconciliation nationale.
« Les Ivoiriens ne sont pas en palabre, mais les politiciens si. Ce sont les politiciens et leurs partisans qui veulent diviser les Ivoiriens. Et je ne suis pas forcément d’accord avec ceux qui souhaitent évincer les trois leaders de la scène politique, car on déplace le problème plutôt que de le résoudre. Les crises successives en Côte d’Ivoire sont le fait de querelles entre les héritiers d’Houphouët Boigny. Et donc si vous enlevez ces trois-là, leurs héritiers vont s’affronter en interne et sur la scène politique. Il faut donc que cette génération se réconcilie afin que les prochaines emboitent le pas », a soutenu l’Universitaire.
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Les Ivoiriens appellent de tous leurs vœux, la réconciliation nationale. Les stigmates de la crise de 2010-2011 sont toujours visibles, 10 ans après. Une rencontre entre les leaders des trois grands partis politiques pourrait-elle conduire à une paix durable ? La question reste posée.
