L’offensive de l’armée malienne dans le nord du Mali, notamment à Kidal est loin d’être une traversée d’un fleuve tranquille. Les ex-rebelles affichent une farouche volonté de conserver leurs positions. Une détermination qui freine les forces maliennes dans leur progression.
L’offensive lancée dans la nuit du 02 au 03 octobre 2023 intervient dans un contexte de résurgence des attaques terroristes dans cette région. Selon la presse locale, la progression de l’armée vers la localité stratégique de Kidal est perturbée par de nombreux incidents sécuritaires.
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Alors qu’elle a débuté son retrait du pays pour prendre fin le 31 décembre prochain, la MINUSMA, déployée depuis juillet 2013, enregistrait plusieurs bases au Mali. Il s’agit notamment de Kidal, Tessalit, Aguelhoc, Bamako, Gao, Ménaka, Ansongo, Tombouctou, Ber, Goundam, Mopti-Sévaré, Douentza et Ogossagou.
Le lundi 2 octobre 2023, une colonne de l’armée malienne en provenance de la ville de Gao a pris la destination de Kidal en prélude au retrait de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) de ses bases dans cette région, prévue bientôt. Mais la progression du convoi est très lente à cause des attaques auxquelles l’armée doit faire face. Pourtant, la distance séparant Gao de Kidal ne dépasse pas 300 km, rapporte le site panafricain APA.
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La colonne composée de plusieurs véhicules appuyés par l’aviation n’a pas encore franchi la région de Gao. Après avoir dépassé la ville de Gao d’une centaine de kilomètres, elle a commencé à être ciblée par des tirs à l’arme automatique et parfois d’engins explosifs improvisés (EEI). Ces attaques sont surtout l’œuvre de combattants de la rébellion de 2012 regroupés au sein du Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD) et parfois aussi d’autres groupes terroristes, précise le média.
Selon plusieurs sources sécuritaires et diplomatiques, des combats ont éclaté le mercredi 4 octobre 2023. Ils ont opposé ces groupes aux forces armées maliennes (FAMa), entre Tarkint et Tabankort, localités situées environ 160 kilomètres au sud de Kidal. Le même jour, les ex-rebelles ont revendiqué la prise d’un nouveau camp de l’armée, qualifiant cette dernière de « terroriste », à Taoussa, à 100 kilomètres de là.
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Plusieurs positions de l’armée régulière sont prises pour cible par des combattants de la rébellion de 2012, depuis la prise par l’armée malienne de la localité de Ber. Ainsi ils ont attaqué les camps de Bourem (Gao) le 12 septembre, Dioura (Mopti) le 28 septembre et Bamba (Gao) le 1er octobre. Toutes ces attaques visent à dissuader les FAMAs d’avancer dans la ville stratégique de Kidal pour reprendre le camp de la MINUSMA.
Tristan Sahi