Albert Toikeusse Mabri, le président de l’UDPCI a un entretien avec le président ivoirien Alassane Ouattara. Une rencontre qui intervient après celle avec d’autres personnalités politiques de l’opposition politique ivoirienne.
Les deux hommes ne s’étaient pas revus depuis août 2020, date du départ de Mabri Toikeusse du RHDP. Mais depuis l’après-midi du mardi 22 mars 2022, le contact est à nouveau établi. Le président ivoirien Alassane Ouattara et lui se sont entretenus au palais présidentiel. Au sujet de la rencontre, sur la page Facebook de la présidence ivoirienne, on peut juste lire un bref résumé de cet entretien entre Alassane Ouattara et son ex-ministre Mabri Toikeusse qui fait mention des conclusions du dialogue politique. « Cet entretien s’inscrit dans le cadre des recommandations du dialogue politique initié par le chef de l’État pour le renforcement de la cohésion sociale et de la paix dans notre pays », a posté le service de communication de la présidence de la République. À en croire la note, le président de l’UDPCI se réjouit des « échanges fructueux avec le Président de la République ». Mabri Toikesse fait aussi cas de « sa volonté de contribuer à la préservation du climat de paix » en Côte d’Ivoire.
De son côté le président de l’UDPCI indique sur sa page Facebook avoir « fait un tour d’horizon de la situation politique nationale » et avoir conclu avec son hôte un « besoin de renforcer la paix et la cohésion nationale ». « J’ai fait mention des attentes les plus pressantes, relativement aux conclusions de la dernière session du dialogue politique. Le Chef de l’État en a pris bonne note. Les échanges entre les acteurs politiques contribuent de tout temps à dissiper la méfiance et à réaliser le rassemblement autour de l’essentiel, quand la situation l’impose », laisse entendre Mabri Toikeusse.
C’est la première fois depuis la crise postélectorale de 2022, que Alassane Ouattara rencontre son ex-ministre de l’Enseignement supérieur et ancien allié au RHDP. On se rappelle que le scrutin présidentiel était émaillé de violences qui ont fait des dizaines de morts. L’opposition qui refusait la candidature pour un autre mandat d’Alassane Ouattara avait lancé un mot d’ordre de boycott. Elle avait même annoncé la mise en place d’un gouvernement de transition avec Mabri Toikeusse comme un des porte-paroles. L’on se rappelle également que de nombreux responsables politiques avaient été mis aux arrêts pour sédition quand d’autres, dont le président de l’UDPCI, ont opté pour un moment d’exil.
Cette rencontre intervient quelques jours après l’audience accordée à Marcel Amon Tanoh, récemment nommé secrétaire général du Conseil de l’entente, et quelques mois après une rencontre avec Pascal Affi N’Guessan, le président du FPI. Toutes des personnalités politiques qui étaient opposées au nouveau mandat d’Alassane Ouattara.
Pour Dr Geoffroy Julien Kouao, politologue et essayiste, il n’est pas à exclure un rapprochement entre l’UDPCI et le RHDP. « Ce sont des rencontres, politiquement, heureuses. Elles permettent de renforcer la démocratie en décrispant l’atmosphère politique. C’est une bonne manière de faire la politique à mettre à l’actif du personnel politique dans son ensemble. Ces rencontres permettent au pouvoir d’informer l’opposition relativement aux grandes orientations politiques par lui adoptées et de recueillir à l’occasion l’avis de l’opposition. La démocratie, c’est la dictature de la majorité dans le respect de la minorité. Par ailleurs, MM Ouattara et Mabri sont les présidents respectifs du RHDP et de l’UDPCI, il n’est pas exclu qu’ils aient parlé d’un éventuel rapprochement entre les deux partis libéraux et houphouetistes dans la perspective de 2023 et de 2025 », analyse pour 7info l’auteur de ‘’Faut-il désespérer de la Côte d’Ivoire ?’’.
