Le NON au parti unifié RHDP prononcé par l’Union pour la Côte d’Ivoire (UPCI) continue de susciter des réactions dans la classe politique ivoirienne. Ce mercredi 2 mai, invité à la tribune « L’invité de la rédaction » du confrère L’Intelligent d’Abidjan, Adama Bictogo, le vice-président du RDR a fustigé le choix et la manière du parti de Me Brahima Soro.
« J’y étais (congrès de l’UPCI). Mais j’ai fait le constat amère de voir que sur 1300 personnes présentes dans la salle, il n’y avait que les deux premières rangées qui concernaient les délégués statutaires de l’UPCI. On ne peut pas sur des décisions aussi importantes de grands partis politiques, associer des gens qui n’ont ni l’historique, qui ne sont même pas militants de l’UPCI, de passage à Treichville, portent un Tee-shirt, rentre dans la salle et deviennent votants. C’est un manque de respect à l’endroit des autres partis membres du RHDP », se plaint Adama Bictogo qui avait à ses côtés Touré Mamadou le porte-parole du RDR.
Le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) la coalition au pouvoir en Côte d’Ivoire ambitionne se muer en un parti politique unique sous la dénomination RHDP. Un accord politique de création de ce parti a même été signé par l’ensemble des leaders des différents partis membres de la coalition. Par ailleurs, en vue de l’adoption ou non du projet, les partis membres du RHDP procèdent chacun, à l’organisation d’un congrès extraordinaire interne. L’UPCI, premier parti politique à se soumettre à cet exercice, a, à plus de 94% voté NON le samedi 28 avril.
Une décision qui mécontente Adama Bictogo. « Je voudrais sur ce point interpeller mon jeune frère Brahima Soro et lui demander plus de maturité politique et plus de responsabilité quand on occupe sa fonction », fustige-t-il.
A en croire l’invité de la rédaction de L’intelligent d’Abidjan, la signature du président de l’UPCI sur l’accord de création du parti unifié devrait l’orienter dans une toute autre action. « Je pense que le sens de la responsabilité commande que lorsqu’on appose sa signature en tant que chef, on ne se dédit pas. Un chef ne se dédit jamais. Un chef peut redire, mais un chef ne se dédit jamais. Il ne peut avoir pendant toute la semaine avoir échangé avec nous, et préparer son propre désaveux », analyse le vice-président du RDR.
Des inquiétudes pour le RDR dans la perspective de son congrès extraordinaire après le NON de l’UPCI ? « Non » répond Adama Bictogo. « On ne va affaibli à ce 4ème congrès extraordinaire », rassure-t-il. Et d’ajouter : « chez nous (RDR), la signature a de l’importance. Le parti a mandaté le président Alassane Ouattara pour signer. A aucun moment, dans l’esprit d’aucun militant du RDR, nous ne pouvons nous désengager, nous dédire quand Alassane Ouattara a engagé le parti. Nous avons le respect de la signature et le respect de nos engagements ».
Dans la même ligne, le conférencier révèle en outre que dans son parti, le président Alassane Ouattara est la « boussole » de toute action. « Le choix d’Alassane Ouattara sera celui du RDR à soumettre aux autres membres du RHDP », en 2020, dit-il. S’agissant du mode de scrutin pour le congrès extraordinaire, le vice-président du RDR sans le clarifier, indique n’avoir aucune inquiétude à se faire quel que soit le mode qui sera retenu par le bureau de ce congrès.
Interrogé sur la participation ou non de tous les cadres du RDR aux assises du 5 mai prochain, Adama Bictogo est sans détours. « Je ne gère pas les présences et les absences des militants », fait-il savoir non sans signifier ne pas faire de distinction entre les militants de son parti. De la signature de Siaka Ouattara sur l’accord politique de création du parti unifié pour le compte du Mouvement des forces avenirs, il en a été aussi question. Selon Adama Bictogo, Siaka Ouattara est celui que reconnait le RHDP. « Il y a eu une décision de justice qui a permis au MFA dirigé par Monsieur Siaka Ouattara d’organiser son congrès. Et la justice avait été saisie par Monsieur Moutayé lui-même. Il a été débouté par la justice. A partir de ce moment le RHDP conforme à une décision de justice, ne pouvait que composer avec le président Siaka Ouattara. Ils sont allés à un congrès, et après ce congrès, le mandat a été donné au président Siaka Ouattara d’apposer sa signature sur l’accord politique. Pour nous donc, nous reconnaissons aujourd’hui Monsieur Siaka Ouattara comme le président du MFA », explique-t-il tout en souhaitant la réconciliation dans ce parti.
Richard Yasseu
Source : rédaction Poleafrique.info