Les Ivoiriens dans leur majorité ont appelé à la rencontre de tous leurs vœux. Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo se rencontreront finalement le mardi 27 juillet 2021. Un rendez-vous qui tranche avec les déclarations, quelques jours plutôt, d’Adama Bictogo et Mamadou Touré, des hauts cadres du RHDP le parti au pouvoir.
«Nous n’avons pas besoin de dialogue national… le pays n’est pas en crise», lançait Adama Bictogo, directeur exécutif du RHDP, le 12 juillet 2021 au cours d’une conférence de presse. Ces propos diversement appréciés par les Ivoiriens, ont suscité de nombreuses réactions dans la sphère politique. L’on voyait même s’éloigner la possibilité de voir l’ex-président Laurent Gbagbo et le Chef de l’Etat Alassane Ouattara se rencontrer.
«Je l’avais dit, ce sont des sorties qui n’honorent pas le Président de la République Alassane Ouattara et le RHDP. Adama Bictogo et Touré Mamadou apprennent la politique. En l’état actuel des choses, il faut œuvrer à l’apaisement et le Chef de l’Etat, plus que n’importe qui, connaît l’importance de la paix pour avoir traversé une décennie de crise. Il sait que pour bien gouverner, il faut la paix. Et même si ses partisans donnent de la voix, il lui fallait prendre de la hauteur face à la situation et c’est ce qu’il a fait», analyse Yao Prao Séraphin, maître de conférence, professeur agrégé à l’Université Alassane Ouattara de Bouaké et analyste politique.
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Pourtant l’agenda de Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, ne semblait pas coïncider depuis le retour de l’ex-pensionnaire de la CPI sur les bords de la Lagune Ebrié. Dans aucune de leurs interventions respectives, l’un d’eux n’a évoqué la possibilité d’une éventuelle rencontre. Tandis que d’aucuns estimaient qu’il revient au fondateur du Front populaire ivoirien (FPI) de présenter ses civilités au Chef du village (Alassane Ouattara), d’autres par contre, critiquaient l’absence de ce dernier à l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny pour accueillir son prédécesseur.
«Selon ce que j’ai cru lire, ils s’étaient déjà appelés au téléphone. Et ce n’était juste qu’une question de temps pour qu’ils se rencontrent. Je l’ai toujours dit, en politique, il faut éviter d’écouter les envoyés et ne prendre en compte que ce qui sort de la bouche du Chef. Ils se verront après plus de 10 ans et j’espère que les échanges seront francs» fait savoir l’Universitaire.
Pour l’heure, nul ne connaît le menu de la rencontre. Selon des indiscrétions, la libération de prisonniers des crises ivoiriennes pourrait être un point à l’ordre du jour.