La rencontre cristallise toutes les attentions depuis son annonce. L’ex-président Laurent Gbagbo se rend au palais présidentiel le mardi 27 juillet pour rencontrer le Chef de l’Etat Alassane Ouattara. Selon le politologue Eddie Guipié, il s’agit avant tout d’une visite de courtoisie.
Le jour de la rencontre est arrivé. 10 ans après le dernier face à face, de l’eau a coulé sous les ponts. Et même si les deux leaders demeurent à la tête de leurs partis politiques respectifs, il n’en demeure pas moins que l’enjeu cette année pourrait transcender les considérations personnelles. Les Ivoiriens espèrent la reprise inclusive du dialogue national avec en toile de fond, la réconciliation nationale que tous appellent de leurs vœux.
Pourtant cette entrevue prévue à 17h GMT au palais présidentiel de Côte d’Ivoire, pourrait se faire autour des sujets différents de ceux attendus de certaines personnes dans le pays.
«Il faut d’abord noter que c’est une visite de courtoisie. Les termes choisis pour l’annoncer sont très clairs sur le site officiel de la présidence de la République. Le chef de l’Etat reçoit M. Laurent Gbagbo, ancien président de la République au palais présidentiel à 17h. C’est la visite d’un homme politique qui a passé plusieurs années hors de la Côte d’Ivoire et qui a été acquitté par la Cour pénale internationale (CPI) de crimes contre l’humanité. C’est donc avant tout une visite de courtoisie. Ensuite, comme l’espère la majorité des ivoiriens, la réunion vise à apaiser le climat politique. Vous vous êtes rendus compte que, dès l’annonce de cette rencontre, les cadres de leurs partis politiques respectifs se sont tus. C’est dire à quel point cette visite est importante. Elle a d’ailleurs été préparée dans le plus grand secret et l’heure n’a été communiquée que le jour même de la rencontre», analyse pour 7info Dr Eddie Guipié, enseignant chercheur en sciences politiques à l’Université Péléforo Gon de Korhogo, une ville du nord de la Côte d’Ivoire.
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Il ne faut donc pas s’attendre à deux grandes décisions d’entrée. Mais la rencontre en elle-même revêt un caractère symbolique. Les deux hommes vont sûrement éluder les sujets qui fâchent.
«Il faut noter que c’est un début. Pour l’heure il s’agit de créer un cadre d’échange. Et peut-être qu’une autre fois des questions de fond pourront être abordées» a ajouté l’universitaire.
Le dialogue national proposé par Henri Konan Bédié, président du PDCI, est peut-être en marche.