La COSEFCI dénonce la réouverture des écoles la semaine prochaine suite au discours du Président de la République, le 7 mai dernier, annonçant la reprise des activités scolaires et pédagogiques à l’intérieur du pays.
Dans un communiqué dont 7info.ci a reçu copie, la COSEFCI, un syndicat de l’éducation nationale, de l’enseignement et de la formation professionnelle qualifie de “cavalière la manière dont la première responsable de l’école ivoirienne a décidé des modalités liées à la reprise des établissements scolaires à l’intérieur du pays. »
« Dans son adresse à la nation tenue le 7 mai 2020, le Chef de l’Etat, Alassane OUATTARA, à l’issue du Conseil National de Sécurité du même jour, a décidé de la réouverture de l’école en Côte d’Ivoire », rappelle la COSEFCI dans son communiqué. « Au regard de cette posture de l’Etat relative à la reprise de l’école, la COSEFCI, tout en condamnant cette manière cavalière de prendre les décisions qui impliquent les enseignants, analyse ici, lesdites mesures dans les conditions de la pandémie du coronavirus », a-t elle dénoncé.
Selon la COSEFCI, « pour implémenter cette décision, la Ministre de l’Education Nationale de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle, a rendu public, sans consulter les partenaires sociaux, les modalités pratiques de cette reprise ».
Sur la réouverture des établissements scolaire, la COSEFCI trouve inopportune et précipitée cette décision du Président de la République. Car elle peine sérieusement à comprendre les motivations de la réouverture prématurée des classes, alors qu’aujourd’hui le pays compte près de 2000 cas confirmés, contre 06 cas à la date du 16 mars quand le Conseil National de Sécurité avait décidé de fermer les toutes les écoles. Pour la COSEFCI, la perspective de reprise des cours devrait s’inscrire dans le temps et dans un processus inclusif.
« La reprise de l’école doit être précédée de la distribution gratuite de cache-nez aux enseignants et aux élèves. Ainsi que de dispositifs de lavage des mains ou de gels hydro alcooliques dans toutes les écoles à rouvrir », propose-t-elle.
Toutefois, le syndicat salue certaines modalités pratiques annoncées par la ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, notamment la mise en vacances du préscolaire. Mais, elle s’inquiète de la réouverture des classes du primaire et du secondaire dans les villes de l’intérieur.
Pour la COSEFCI, « l’absence de nouveaux cas de contagion du COVID-19 dans les villes de l’intérieur du pays ne signifie pas qu’il n’y a plus de cas d’infection dans ces villes. »
Par conséquent, pour éviter la probable propagation du virus par l’école, elle propose entre autres, la mise en vacances de toutes les classes intermédiaires du primaire et du secondaire en validant l’année scolaire sur la base des résultats des deux trimestres ou premier semestre déjà exécutés, la réouverture de l’école exclusivement pour les classes d’examen de sorte à avoir suffisamment de salles de classes pour les cours dans le respect des mesures barrières et le réaménagement des emplois du temps sans y prévoir des récréations de 8h à 12h puis de 15h à 17h
La COSEFCI suggère aussi à Kandia Camara, l’implication des enseignants ne tenant pas préalablement des classes d’examens, l’octroi d’une prime de risque en faveur des enseignants qui vont ainsi au front pour l’Etat contre le COVID-19 et le paiement du rappel des deux mois de salaire ( janvier et février 2020) illégalement suspendus aux trois-cents(300) enseignants afin de leur permettre de surmonter les graves difficultés financières induites par ces suspensions. Ce qui leur permettra de faire face aux contingences liées au contexte de la pandémie.
Pour finir, ce syndicat propose une concertation permanente du Ministère de l’Education Nationale avec ses partenaires sociaux sur toutes décisions qui les impliquent dans ce contexte de la pandémie avec prise en compte de leurs avis et espère que ses propositions, gage de la pérennisation de l’instruction et du dévouement des enseignants au travail seront entendues.
Drissa DIANE