Le président en exercice et le président de la commission de l’Union africaine ont réclamé, dans un communiqué, le respect du droit international indépendamment de l’identité raciale des réfugiés. Leur déclaration fait suite à des dénonciations de traitements racistes subis par des ressortissants africains en Ukraine.
Que peut donc faire l’institution continentale pour ses ressortissants en Ukraine ? L’union africaine peut-elle faire évacuer ses ressortissants, fuyant les bombardements dans ce pays ? Les questions se posent alors que la situation des Africains continue de se détériorer en Ukraine. Pris au piège dans les bombardements russes contre ce pays, les ressortissants du continent noir sont à la peine.
Selon des témoignages vidéo qui affluent sur les réseaux sociaux depuis le début de la guerre Russie-Ukraine, il leur est difficile de sortir de l’Ukraine contrairement aux ressortissants d’autres continents. Alors qu’ils tentent d’éviter les balles qui sifflent et les bombes qui tonnent, pour atteindre la frontière, les Africains sont stoppés dans leur marche. Pour des raisons racistes, comme évoqué, par certains témoins, ils sont interdits d’entrer dans un autre État. Conséquence, nombreux d’entre eux sont bloqués dans ce pays.
Quelle réaction de l’Union africaine ?
Selon des observateurs, une réaction collective du continent est peu probable pour porter assistance à ses ressortissants. Yannick Gnacabi, étudiant diplômé de science politique, est de cet avis. « Il sera difficile pour l’Union africaine d’organiser une évacuation collective. La question qui se pose est relative non seulement aux moyens que cela demande, mais aussi à destination des ressortissants africains. En effet, il est plus judicieux que les pays africains s’y prennent de façon individuelle », analyse-t-il pour 7info.
De manière individuelle, l’on observe cependant des actions. C’est le cas de la Côte d’Ivoire. Basé en Allemagne où il couvre de nombreux pays proches de la Russie, le général Mangou Philippe, l’ambassadeur de Côte d’Ivoire a entrepris des démarches en vue de l’évacuation de ses compatriotes qui ont lancé des SOS. Il s’est rendu le 1er mars à la frontière de l’Ukraine pour tenter de convoyer les Ivoiriens attendant de quitter le sol ukrainien. Selon le témoignage de Bahi Gildas, coordonnateur du convoi, les autorités ukrainiennes n’auraient pas accédé à la demande du diplomate ivoirien.
Pour l’universitaire ivoirien, il est « probable que l’ambassadeur n’ait pas échangé avec les bons interlocuteurs. Les Ivoiriens peuvent être bloqués parce que le pays est débordé et sous pression à cause de la situation. En pareille situation, s’adresser à la Pologne pourrait être une meilleure alternative pour aider les étudiants ivoiriens à quitter le sol ukrainien », propose-t-il.
À ce jour, les étudiants ivoiriens n’ont pas encore atteint l’Allemagne. Un convoi devrait les conduire dans ce pays d’Europe avant qu’ils ne rejoignent la Côte d’Ivoire le temps que la situation en Ukraine se calme.