Le retour annoncé de l’ex-président Laurent Gbagbo continue de susciter des réactions au sein de la classe politique ivoirienne. Dr Blé Norlander Pierre, le président des Démocrates de Côte d’Ivoire n’est pas en reste. Pour lui, une collaboration entre le FPI et le gouvernement doit se faire pour le retour de l’ancien dirigeant ivoirien.
Au lendemain de l’annonce de la date du retour de Laurent Gbagbo, l’ancien président ivoirien, le porte-parole du gouvernement a affirmé que les autorités n’ont pas été consultées. Pensez-vous que la date du 17 juin est encore tenable après cette déclaration ?
Si le Gouvernement ivoirien n’est pas informé de la date de l’arrivée de l’ex-président Laurent Gbagbo, nous sommes dans l’affirmation qu’elle ne peut être tenue. Mais il n’est pas encore trop tard. Les collaborateurs du président Laurent Gbagbo doivent collaborer avec les autorités ivoiriennes pour avoir les garanties d’un retour sécurisé de leur leader. S’ils s’accordent avec les autorités, Laurent Gbagbo pourra rentrer le jeudi 17 juin comme prévu. Dans le cas contraire, ce sera difficile, voire impossible, qu’il rentre à la date désignée par le secrétaire général du Front populaire ivoirien (FPI), Assoa Adou. Il faut impérativement une collaboration entre les responsables du FPI et le gouvernement.
Adama Bictogo, le directeur exécutif du RHDP le parti au pouvoir a indiqué que si les militants du FPI organisent un accueil populaire à leur leader, il est possible qu’il y ait en face « une cérémonie de deuil », faut-il craindre des risques d’affrontements ?
Le Président Gbagbo est parti après une crise postélectorale qui a fait plus de 3000 morts. Il faut donc apaiser les esprits avant son arrivée. Toutefois, je peux vous rassurer que les autorités ivoiriennes ne permettront pas qu’il y ait des affrontements entre les partisans de Gbagbo et ceux du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Car nul n’a intérêt à ce que la Côte d’Ivoire replonge dans une autre crise qui pourrait saboter le travail abattu par le président Alassane Ouattara. À mon avis donc, le gouvernement fera tout pour éviter toute dérive.
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Quel est l’enjeu politique d’un retour imminent de l’ex-chef de l’État ?
Le fondateur du FPI, il faut le dire, est un homme passionné par la politique, car c’est ce qu’il s’est fait le mieux. Son retour en Côte d’Ivoire va sûrement changer les choses tant sur le plan social que politique. Qu’on le veuille ou pas, Gbagbo a de nombreux partisans. Il pourra jouer un rôle majeur dans le processus de réconciliation nationale. D’ailleurs, ses proches soutiennent qu’il vient pour réconcilier les Ivoiriens. Sur le plan politique, il donnera sûrement une nouvelle vitalité à l’opposition ivoirienne, plongée dans un profond sommeil. Et son retour va rebattre les cartes politiques au sein de la société ivoirienne. L’homme, il faut le dire tout net, ne renoncera pour rien au monde à faire la politique.
