Société

Retour sur les décès qui ont marqué l’année 2019

Mis à jour le 30 décembre 2019
Publié le 30/12/2019 à 11:23 , , ,

Dans quelques heures, l’année 2019 sonnera son glas. 7info vous propose de revenir sur les disparitions qui l’ont marquée.

DJ Arafat, Côte d’Ivoire 

Le 13 août 2019, le décès accidentel et brutal de la star du coupé-décalé plonge la Côte d’Ivoire dans une profonde tristesse. Certains n’y croient toujours pas d’ailleurs. Des informations sur son accident de moto, sa passion, agitaient la toile la veille. Houon Ange Didier de son vrai nom, 33 ans, s’est éteint le 13 août 2019 des suites de ses graves blessures. La mort brutale du « Daïshi» a suscité une vive émotion, bien au-delà des frontières africaines, bien au-delà de ce à quoi nous nous attendions tous. Partout dans le monde, on a pleuré l’artiste aux concepts innovants qui déchaînait les foules tant par sa musique que ses frasques. L’adieu gâché au Yorobo, par la profanation de sa tombe a rajouté à la douleur. Avec sa disparition, c’est un style musical qui s’éteint. La légende laisse des milliers de fans, les ‘’chinois’’, orphelins. Mais nul doute que sa musique continuera de résonner dans les cœurs des mélomanes.

Charles Diby Koffi, Côte d’Ivoire

Grand serviteur de l’Etat et homme réputé loyal, Charles Diby Koffi aura mené son combat contre la maladie jusqu’au bout. Atteint d’anorexie, le président du Conseil économique, social, environnemental et culturel s’en est allé le 7 décembre 2019 à l’âge de 62 ans. Ses compétences lui ont valu d’être l’un des piliers du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), et le respect de l’ensemble de la classe politique d’ailleurs, puisqu’il fut ministre de l’Economie et des Finances sous Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara.

 Pr Albert Tévoédjrè, Benin

Grand intellectuel et homme politique, « le renard de Djrègbé » a tiré sa révérence le 6 novembre 2019 à l’aube de ses 90 ans à Porto Novo. Le premier patron de l’Opération des Nations Unies en Côte d’ivoire (ONUCI), a introduit la démocratie dans son pays natal, le Bénin. Il fut également très impliqué dans la vie politique ivoirienne aux heures chaudes de la rébellion armée entre 2003 et 2005. Le Professeur Tévoédjrè aura clamé son idéologie démocratique jusqu’à ces derniers instants, sans jamais vraiment se retirer de la scène politique malgré son âge. Idéaliste, son départ a ému l’ensemble de la classe politique du Continent car en effet, « lorsqu’un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle ».

Jacques Chirac, France

 L’ancien président de la République française s’est éteint le 26 septembre 2019 à l’âge de 86 ans, des suites d’une insuffisance rénale aigüe. Charismatique, réputé bon vivant et proche du peuple, Jacques Chirac a su marquer l’histoire politique française par sa riche carrière politique (maire, député, ministre à plusieurs reprises et président de la République de 1995 à 2007) aux côtés des hommes forts de la Vème République comme François Mitterrand, Georges Pompidou ou encore Valéry Giscard d’Estaing. Mais aussi par son implication en terme de politique étrangère et son affection pour l’Afrique qu’il a traduite à travers de grandes mesures comme le regroupement familial ou encore son fort tempérament lorsqu’il exprima son refus de participer à la guerre contre l’Irak, voulue par les Etats-Unis. Jacques Chirac était de plus en plus affaibli depuis son départ de l’Elysée en 2007, comme si la politique était finalement son oxygène. Une page de l’histoire Française s’est tournée avec le départ du dernier des Mohicans de la droite.

Robert Mugabé, Zimbabwe

 L’emblématique héros Zimbabwéen de l’indépendance, devenu despote s’en est allé le 6 septembre 2019 à l’âge de 95 ans. Au pouvoir durant 37 ans, le fondateur de l’Union nationale africaine du Zimbabwé avait pourtant mené une politique de réconciliation à ses débuts. Cette dernière lui avait valu nombre de louanges et le titre de héros de l’indépendance. En l’espace de 10 ans, le président Mugabé a fait évoluer le pays à pas de géants, à travers la construction d’écoles, centres hospitaliers et nouveaux logements pour la majorité noire. Mais en 1982, les premiers symptômes du despote apparaissent. L’on ferme cependant les yeux sur la répression brutale qu’il initie dans la province du Matabeleland, terre de son ancien allié de guerre Joshua Nkomo, causant 20.000 morts. Début 2000, les fraudes électorales, ses abus contre l’opposition, l’effondrement de l’économie et sa violente réforme agraire l’affaiblissent fortement et provoquent sa chute, faisant définitivement de lui une image de paria de la scène politique. Mugabé n’en a que faire et demeurera aussi dans les mémoires pour ses citations philosophiques surprenantes, parfois hilarantes. « Même si Dieu décide d’inviter tous les humains au ciel en appelant sur leurs téléphones, il y aura toujours des filles qui demanderont « Qui t’a donné mon numéro ? » soutenait l’époux de Grâce.

Dawda Jawara, Gambie

 Le tout premier président de la République de Gambie s’est éteint le 27 août 2019 à l’âge de 95 ans. En tant que Premier ministre, il a supervisé, en 1965, l’indépendance accordée par la Grande-Bretagne à la Gambie, cinq ans plus tard, lui valant le titre de père de l’indépendance. En 1970, la Gambie adopte une Constitution républicaine et Dawda Jawara devient son premier président élu.

En 1981, il survit à une tentative de coup d’Etat grâce à l’appui des troupes militaires sénégalaises. Mais en 1994, il est renversé par le putschiste Yahya Jammeh. Il s’exile alors en Grande-Bretagne durant huit ans, où la reine Elizabeth II le fera d’ailleurs chevalier, avant de regagner la Gambie où il passera sa retraite. Des accusations de népotisme et de corruption entachent les dernières années de sa vie.

Zine el-Abidine Ben Ali, Algérie

 L’ancien président tunisien est décédé le 19 septembre 2019 des suites d’un cancer de la prostate, à 83 ans. Durant 23 ans, Zine el-Abidine Ben Ali a dirigé la Tunisie d’une main de fer. Premier ministre et parallèlement patron de la Sûreté militaire en 1987, il évince son mentor Bourguiba du pouvoir, un mois à peine après sa nomination. Pour ce faire, il oblige des médecins à signer une attestation d’incapacité de gouverner pour écarter Bourguiba, tel Brutus avec César. Il tient entre ses mains les rênes du pouvoir jusqu’en 2011. À cette époque, l’image de la Tunisie « est au beau fixe ». Ben Ali fait la promesse de garantir le multipartisme mais il s’assoie rapidement dessus, arguant la lutte contre les islamistes. Au fil des années, ses fraudes électorales agacent. Le régime s’apparente de plus en plus à une mafia, mais un grain de sable vient enrayer la machine en décembre 2010. Un jeune commerçant s’immole après avoir vu sa marchandise confisquée par les autorités. Les protestations enflent, la rue gronde et la foudre populaire s’abat sur Ben Ali le 14 janvier 2011, le forçant à trouver refuge en Arabie Saoudite. Déclaré « dans un état critique » par ses médecins en septembre 2019, l’ancien homme fort de Tunis rendra l’âme quelques jours plus tard, loin de sa terre natale.

Béji Caïd Essebsi, Algérie

 Béji Caïd Essebsi restera dans les mémoires comme le premier président tunisien élu démocratiquement à l’issue d’un scrutin qu’il a lui-même contribué à organiser lorsqu’il était Premier ministre, après la révolution de 2011. Brillant avocat et fin diplomate, il fut ministre sous Bourguiba, président du Parlement sous Ben Ali et fut le symbole d’un passage à la démocratie réussi. La mort de Béji Caïd Essebsi, survenue le 25 juillet 2019 à 92 ans, a plongé la Tunisie dans une nouvelle période post-révolutionnaire. Comme un symbole, son épouse Chadlia Essebsi s’est éteinte à son tour, sept semaines après son époux, à 83 ans.

Emiliano Sala, Argentine

 La mort du jeune international argentin a pris la sphère sportive de cours. Emiliano Sala est décédé à l’aube de ses 29 ans, le 21 janvier 2018 dans un accident d’avion alors qu’il rejoignait le club de Cardiff. Son corps a été retrouvé suite à des recherches principalement financées par des dons. Il devait être la recrue la plus chère de l’histoire du club de Cardiff City.

Manuela Pokossy-Coulibaly

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