Il n’y aura bientôt plus de militaires ivoiriens au Mali. Sauf peut-être les 46 soldats détenus depuis le 10 juillet 2022 dans le pays. La Côte d’Ivoire a annoncé son retrait de la force onusienne Minusma dans un climat tendu entre les deux pays.
Cela fait désormais plus de 4 mois qu’ils sont détenus au Mali. 4 mois que les négociations pour leur libération ont été entamées, et 4 mois, que les familles sont sans nouvelle de leurs proches. Le temps est long, mais l’espoir demeure. La situation pourrait même connaître un tournant décisif ces derniers jours.
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Les autorités ivoiriennes ont décidé de retirer leurs troupes de la Minusma. Un départ militaire du Mali, qui intervient au moment où les discussions pour la libération des 46 soldats, inculpés puis écroués depuis le 10 juillet 2022, sont en cours.
Et de l’avis du politologue et spécialiste des questions militaires, Jean-Paul Kipré, ce retrait augure des lendemains meilleurs.
« En stratégie diplomatique cette sortie devrait pouvoir indiquer qu’il y aura un dénouement heureux ces temps-ci. Ils ont dû avoir une position tranchée qui va dans leur sens notamment sur une problématique particulière. J’imagine que cela concerne la Minusma ou l’ONU. Ce que je crois c’est que la Côte d’Ivoire a préféré se retirer que d’entrer dans les extrêmes. Cela a dû faire l’objet de tractations diplomatiques », fait savoir l’universitaire.
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Les événements se sont pourtant enchaînés depuis l’arrivée des soldats ivoiriens sur le sol malien le 10 juillet dernier. Abidjan a nié toute tentative de déstabilisation du régime malien. Et même si les tons semblent s’être apaisés depuis plusieurs jours certes, mais le problème fondamental demeure.
« Je pense que les Maliens ont une stratégie. Pour la Côte d’Ivoire cette stratégie ne rentre pas dans son schéma. Il s’agit de sécurité dans une ambiance de putsch et en environnement djihadiste. Dorénavant la Côte d’Ivoire n’est ni acteur principal ni acteur secondaire. L’objectif est la libération des 46 soldats. L’enjeu est de ne plus être acteur principal dans cette problématique, avec au milieu un contingent de 46 soldats prisonniers », analyse pour 7info Jean-Paul Kipré.
Eric Coulibaly