La bavure policière qui a causé mort d’homme ce mardi à Sipilou a conduit à une sortie du député de la circonscription. Glao Diomandé appelle au calme et à la retenue.
La ville de Sipilou a connu une journée très mouvementée ce mardi 14 mai. Le nouveau poste de police récemment inauguré a été saccagé et incendié par une foule en furie. Et pour cause un jeune motard en partance pour la Guinée après une altercation avec un policier, aurait reçu à bout portant une balle de l’homme en tenue qui a causé sa mort pendant son évacuation à Man.
Le député de Sipilou, Glao Diomandé que nous avons joint par téléphone, condamne ces actes de vandalisme et appelle au calme. <<J’étais en mission avec mon collègue et frère Danin Magloire député de Bin-Houyé hors du pays pour une visite de travail dans quatre ports alignés de la sous-région. Nous avons dû écourter notre séjour pour rentrer au pays. Néanmoins, nous avons passé de nombreux coups fils, aux jeunes, aux autorités administratives et coutumières, aux femmes, en somme à toute la population de ma circonscription pour mettre balle à terre>>, a indiqué Diomandé Glao. Il condamne les actes perpétrés par la population. <<C’est vrai, on peut avoir raison car beaucoup de choses se racontait au sujet des forces de l’ordre et nous étions sur le point de convoquer une rencontre à cet effet. Mais, se faire justice comme la population l’a fait ce n’est pas bon. Aller, vandaliser et incendier un poste de police, je ne suis pas d’accord. Je m’incline sur la dépouille du disparu et je demande à la famille éplorée de porter dignement ce deuil qui nous frappe tous>>, recommande le parlementaire.
Avec des amis parlementaires, il sera sous peu dans sa localité pour appuyer les actions que mènent le corps préfectoral et tous ceux qui interviennent pour rétablir le calme et la quiétude.
Pour revenir sur les faits qui ont encore mis l’ouest du pays sous les feux de la rampe, selon les informations en notre possession, un policier lors d’un contrôle de routine, tire sur un motard à balle réelle pour une histoire de 1000 francs CFA. Transporté d’urgence au CHR de Man, ce dernier rend l’âme à Yorodougou, chef-lieu de sous-préfecture dans le département de Sipilou.
Selon une bonne source, Berthé Alpha dit jagger, la victime, faisait le transport de passagers entre la Guinée et la Côte d’Ivoire. Arrivé ce mardi au barrage de Sipilou 2 comme à l’accoutumée, il doit payer les 1.000f exigé pour « soulever le barrage« , une forme de racket. Au 2ème barrage , le policier lui demande de payer une deuxième fois 1.000f, chose à laquelle l’infortuné s’est opposé en l’informant qu’il s’était déjà acquitté du droit de régie avec ses collègues à la première barrière. Une discussion houleuse s’en est suivie. Il se faufile pour poursuivre son chemin avec sa passagère. C’est en ce moment que le policier tire un premier coup de feu dans le pneu de jagger et un deuxième coup qui a mortellement atteint le jeune transporteur. C’est la passagère de jagger, paniquée qui a pris la fuite pour informer la population et demander du secours pour la victime qui succombera de sa blessure à Yorodougou. La population en colère a voulu en découdre avec les policiers pour venger la mort de jagger.
En ce moment même, le secrétaire général de la préfecture de Sipilou est en réunion avec la population pour un retour définitif au calme. Signalons que jusque là les corps habillés qui avaient exfiltré leur collègue fautif, ont eux aussi, déserté la ville en attendant un retour au calme.
Olivier Dan Correspondant Ouest