Le reversement automatique des nouveaux majeurs sur la liste électorale est l’un des points essentiels de la révision des fichiers électoraux à venir. Mais, selon le PDCI, cette opération cacherait des intentions.
La réserve émise sur l’opération qui va débuter le 19 novembre 2022 est du député Soumaïla Brédoumy qui est aussi le porte-parole du PDCI. Face à la presse, le mardi 15 novembre 2022, le collaborateur de l’ancien président Henri Konan Bédié a dit ses appréhensions sur l’inscription des nouveaux majeurs sur les fichiers électoraux.
« (…) Le basculement automatique des nouveaux majeurs est une porte ouverte à la fraude », a soutenu le porte-parole du PDCI.
Kouassi Soumaïla Brédoumy s’est aussi prononcé sur l’actuelle réforme de la Commission électorale indépendante (CEI). Selon lui, la procédure initiée au niveau de cette institution est une manœuvre pour les tenants du pouvoir d’État de “faire entrer des partis qui n’existent que de nom” dans la composition des commissions.
Le porte-parole du PDCI-RDA est singulièrement revenu sur la décision de recomposer la commission centrale et les commissions locales de la CEI. Selon lui, si l’objectif de cette décision était de ramener la confiance au sein de l’institution, il n’a pas été atteint avec le l’adoption par 122 députés de la loi n° 2001-634 du 9 octobre 2001 portant composition, organisation, attributions et fonctionnement de la Commission électorale indépendante (CEI).
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« En commission, le PDCI-RDA et le PPA ont voté l’abstention et ont laissé une porte pour des négociations d’un haut niveau pour trouver un compromis politique, comme cela a été proposé au moment du dialogue politique. Que les Ivoiriens et les amis de la Côte d’Ivoire se souviennent que tous les conflits majeurs de ces derniers temps sont partis des élections mal organisées et la CEI a toujours été au cœur de ces conflits. Le RDR dans l’opposition a été virulent contre les élections qu’il jugeait biaisées d’avance. En 2001, à la suite de l’élection présidentielle qui a porté le président Gbagbo au pouvoir, le RDR a refusé de participer aux élections législatives qui suivaient immédiatement la présidentielle. Résultat, le RDR n’avait pas d’élu à l’Assemblée nationale. Une décision politique a été prise pour permettre au RDR d’avoir des représentants dans les organes centraux et locaux de la CEI. Le RDR, entre-temps, a fini par aller aux élections locales et a remporté des mairies », a-t-il rappelé.
Au total, a-t-il poursuivi, sur 18 représentants, le parti au pouvoir à 13 et l’opposition dans son ensemble n’aura que 5 représentants.
Par ailleurs, il a dressé un tableau peu reluisant de la gestion budgétaire des tenants du pouvoir en pointant l’endettement et le faible taux de réalisation des engagements comparativement aux prévisions. Il dénonce le manque de planification de la gestion RHDP. C’est pourquoi, dit-il, il faut choisir les bons représentants à l’Assemblée nationale.
« Si nous étions nombreux à l’assemblée, ces choses ne passeraient pas », a martelé Bredoumy.
Tristan Sahi