Guillaume Soro, Amadou Gon Coulibaly, Hamed Bakayoko… ces jeunes espoirs du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) ne sont plus, ou ont rompu les amarres d’avec ce parti.
Des décès et des départs qui compliquent la tâche
C’est le cas avec l’ex-Premier ministre Amadou Gon Coulibaly rappelé à Dieu courant juillet 2020. Maillon important du système de cette formation politique, il était promis à un bel avenir dans la famille houphouétiste. C’est d’ailleurs à ce titre qu’Amadou Gon Coulibaly avait été désigné par acclamation pour défendre les couleurs du RHDP à la présidentielle tenue le 31 octobre 2020. Un choix qui achevait de convaincre que l’ex-Premier ministre était l’héritier tout désigné d’Alassane Ouattara pour lui succéder. Et partant, celui sur qui le président de la mouvance présidentielle pouvait s’appuyer en cas de retraite. Mais la vision n’a pu se réaliser. La grande faucheuse a arraché Amadou Gon Coulibaly à l’affection des siens.
C’est aussi le cas avec Hamed Bakayoko, nommé plus tard Premier ministre, en remplacement d’Amadou Gon Coulibaly. Hambak qui représentait comme son prédécesseur un avenir sûr pour le RHDP, à lui également été rappelé à Dieu depuis le 10 mars 2021, à seulement huit mois d’intervalle.
Ces décès successifs s’ajoutaient à deux autres coups durs pour le parti au pouvoir, enregistrés courant 2019 pour l’un et en 2020 pour le second. Ce sont le départ de la maison des houphouétistes de Guillaume Soro l’ancien premier ministre et président de l’Assemblée nationale, et celui de Daniel Kablan Duncan.
Un éventail désormais réduit
Désormais, la gestion future du RHDP pourrait être une équation difficile à résoudre avec ces absents importants. Sur qui en effet Alassane Ouattara peut maintenant compter pour sa succession à la tête de ce parti ? Âgé aujourd’hui de 79 ans, le président ivoirien n’a plus la fraîcheur de sa jeunesse. La retraite n’est plus loin. Aussi, lui faut-il impérativement une relève. Mais il n’a plus un large éventail. Désormais sous la main, il lui reste Kandia Camara, Adama Bictogo, Mamadou Touré, Téné Birahima Ouattara et Fidèle Sarassoro pour ne citer que ces personnalités issues de l’ex-Rassemblement des républicains (RDR) et qui essaient d’émerger.
La première, Kandia Camara a fait tout son parcours politique au sein du RDR. Militante de base, elle a presque gravi tous les niveaux. Successivement, elle a été présidente des femmes et Secrétaire générale de ce parti avant d’occuper actuellement le poste directrice exécutive adjointe du RHDP le parti au pouvoir, chargée des femmes.
Adama Bictogo est quant à lui celui qui fait office de gérant du RHDP. Militant engagé depuis le RDR qu’il a toujours défendu bec et ongle, il continue de montrer le même dévouement pour le RHDP. Avec la fonction de directeur exécutif qu’il assure, il pourrait représenter une relève.
Mamadou Touré, jeune ministre dans le gouvernement, il est l’un des pions émergents du parti présidentiel. Avec le concept de passation de flambeau à la nouvelle génération, Mamadou Touré qui parvient tant bien que mal à fédérer autour de lui la jeunesse du RHDP, pourrait aussi être une offre pour la gestion future de ce parti. Il en est de même pour Fidèle Sarassoro, le fils du Professeur Hyacinthe Sarassoro. N’est-ce pas lui d’ailleurs qui assure présentement la fonction de directeur de cabinet du président de la République et fait aussi office de secrétaire général de la présidence ?
Le très discret Téné Birahima Ouattara peut aussi constituer une offre prochaine à la présidence du RHDP. Frère cadet d’Alassane Ouattara, ‘’Photocopie’’ comme on l’appelle fait dernièrement une percée dans le dispositif de la formation au pouvoir avec sa récente nomination au poste de ministre de la Défense par intérim. Un ministère stratégique qui, il faut le rappeler, a été occupé par feu Hamed Bakayoko avant de se retrouver à la primature.
Patrick Achi, confirmé Premier ministre, même s’il n’est pas pur sang du RDR, est un cadre qui a fait ses preuves dans la défense du RHDP depuis la création de cette formation politique. Fin technocrate, et du fait de sa provenance du PDCI-RDA, il peut constituer un trait d’union avec les autres formations et donc faciliter une bonne collaboration avec les autres partis qui peut être profitable au RHDP.
Mais le choix final revient à Alassane Ouattara et à lui seul.