La Russie est en deuil. Le pays jusque là épargné depuis au moins deux ans par les séries d’attaques terroristes perpétrées dans les pays occidentaux a été frappé ce lundi 3 avril 2017. Vladimir Poutine paye-t-il pour son soutien à Bachar El Assad dans la crise en Syrie ou son intervention en Ukraine?
Un deuil de trois jours a été décrété par les autorités russes suite à l’attaque kamikaze dans un métro de Saint-Pétersbourg qui a fait 14 morts et une cinquantaine de blessés.
Au lendemain de cet attentat kamikaze, non encore revendiqué, des spécialistes ivoiriens contactés par politikafrique.info se prononcent sur cette attaque.
Palé Dimaté, spécialiste des questions internationales, estime que cette attaque est une riposte probable de l’Etat Islamique à Poutine pour son soutien à son homologue Bachar-El Assad dans la guerre en Syrie. « C’est ce soutien assidu et chronique de Poutine à Bachar El Assad que les islamistes font payer à Poutine», soutient-il.
Selon lui, cela doit amener Poutine à prendre conscience de la situation en Syrie. « Vladimir Poutine doit se mettre du côté des américains pour combattre les islamistes et voir dans quelle mesure résoudre la crise en Syrie en faisant partir par voie diplomatique Bachar El Assad », préconise Palé Dimaté.
Pour marquer son soutien total au Président Syrien, Moscou avait fait usage de son droit de véto contre la résolution de l’organisation des nations Unis qui devait permettre à la communauté internationale de faire partir Bachar El Assad.
Contrairement à Palé Dimaté, Pr Dogbo Pierre, Directeur de l’école de Sciences politiques de l’Université Félix Houphouët-Boigny, indique pour sa part qu’on ne peut pas dire que la Russie paye pour son soutien à la Syrie dans son combat contre l’Etat islamique. « L’Etat islamique est combattu par tous les pays du monde. D’ailleurs, on parle de la coalition contre l’Etat islamique. C’est dire que toutes les parties prenantes du conflit syrien, yéménite, irakien y compris au Nord du Mali, sont concernés par la question du terrorisme », analyse le politologue.
Poursuivant, il fait savoir que le terrorisme est une nébuleuse avec laquelle il faut compter quand on veut analyser la politique internationale aujourd’hui. « Au final, chacun vit avec un terroriste à côté de lui. Mais, en même temps, qu’on ne se laisse pas vaincre par le terrorisme donc, il faut être vigilant », interpelle Pr Dogbo Pierre.
C’est le premier attentat que connaît Moscou, depuis l’explosion en plein vol le 31 octobre 2015 d’un vol reliant l’Egypte à la Russie qui avait fait 224 morts. L’attaque avait été revendiquée par l’Etat Islamique. En 2013, deux attentats ont également enregistré, faisant 34 décès à Volgograd au sud du pays.
Pour Dr François Adou, géo-politologue, Enseignant-chercheur à l’Université Félix Houphouët-Boigny, aucun pays n’est à l’abri du terrorisme. Toutefois, il précise que cette attaque peut être perpétrée par l’Etat islamique comme par les musulmans Tchéchènes qui sont également sous l’emprise de la Russie. Non sans préciser que tant qu’on reste dans le mépris de l’autre, cela peut développer ce genre d’action criminelle. Il invite au rapprochement des hommes et à la tolérance.
L’auteur présumé de l’attaque de Saint-Pétersbourg a été identifié ce mardi 5 avril par le comité d’enquête. C’est un russe âgé de 22 ans d’origine Kirzigh.
Gnoungo Fanta
Source : rédaction, politikafrique.info