La Rwandaise Salima Mukansanga a fait du métier d’arbitre une passion qui a fini par faire d’elle une icône continentale du corps arbitral et une pionnière dans son pays.
Elle fait partie des six femmes sélectionnées, dont 3 comme arbitres centrales à la Coupe du monde 2022 qui se joue depuis le 20 novembre. Pour la première fois de l’histoire du Mondial, Salima Mukansanga et ses paires en noir font partie de la centaine d’arbitres principaux, assistants et vidéo retenus pour la compétition au Qatar. Un pays où les droits des femmes sont loin d’égaler ceux des hommes.
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Mukansanga entre dans la légende aux côtés de la Japonaise Yūichi Nishimura et de la Française Stéphanie Frappart, nommées pour la première fois arbitre centrale féminine dans le tournoi. L’arbitre d’origine rwandaise a révélé qu’elle n’avait pas vu venir l’opportunité d’arbitrer au cours d’une Coupe du Monde de la FIFA masculine.
Elle entrera dans l’histoire dans les prochains jours en devenant la première femme africaine à officier lors de la phase finale de la Coupe du Monde de la FIFA. Dix mois plus tôt, elle a réalisé un exploit similaire lors de la Coupe d’Afrique des nations au Cameroun.
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Elle a partagé son sentiment sur le fait d’avoir été sélectionnée parmi les premières femmes à arbitrer une Coupe du Monde en 92 ans.
« Être désignée à la Coupe du monde masculine est quelque chose de nouveau, une autre opportunité que nous avons. Cela signifie que la FIFA reconnaît que les femmes travaillent dur, que nous fournissons un arbitrage de qualité et que nous pouvons atteindre les sommets du jeu masculin ».
La jeune femme de 34 ans a brisé le plafond de verre en arbitrant le match de la phase de groupe de la CAN entre le Zimbabwe et la Guinée le 18 janvier 2022.
C’est en 2012 qu’elle commence réellement sa carrière internationale d’arbitre.
L’ascension est rapide, elle enchaîne depuis les grandes rencontres. En 2014, son premier match comme arbitre centrale oppose la Zambie et la Tanzanie, en Championnat d’Afrique féminin. En 2016, elle figure parmi les 47 arbitres choisis pour la Coupe d’Afrique des nations féminines de football, où elle arbitre la finale, entre le Cameroun, pays hôte, et le Nigeria.
En 2018, elle sort encore du lot et devient la seule à représenter l’Afrique pour le Mondial féminin des moins de 17 ans, en Uruguay. Puis l’année suivante, ce sont les terrains français qui l’accueillent avec deux autres Africaines pour la Coupe du monde féminine. Elle y arbitre le match Suède-Thaïlande. Enfin l’an dernier, elle a encore étoffé son CV en tenant un des sifflets du tournoi féminin de football aux Jeux olympiques d’été de 2020.
Tristan Sahi