Du vendredi 16 novembre au dimanche 18 novembre se tenait à Paris la première édition du Salon africain de l’habitat. L’événement était organisé par les huit pays francophones d’Afrique de l’Ouest, sous le parrainage de la Côte d’Ivoire. Objectif : « Quand nos frères et sœurs de la diaspora rentrent au pays, ils doivent avoir un chez soi. C’est l’objectif de ce premier salon », déclare Moussa Coulibaly, organisateur du salon.
Promoteurs immobilier, établissements financiers, banquiers, architectes, notaires et hommes politiques des pays membres de l’UEMOA étaient réuni à Paris, Porte de Champerret, pour promouvoir auprès des leurs diasporas les politiques gouvernementales en matière d’habitat. La genèse de ce rendez-vous part d’un constat. Nombre de ces personnes qui vivent en dehors de leur pays d’origine demandent à acquérir un bien immobilier, que ce soit une maison ou un simple pied à terre, dans ces pays. Les démarches souvent compliquées, ou le manque de pédagogie et d’information, provoque un réseau de bouche à oreille ou de relations qui n’aboutissent que très rarement. Le Commissaire général du salon, Ismael Boga N’Guessan donne alors sa solution. « Nous avons pensé qu’il serait bien d’organiser les promoteurs africains et de leur faire rencontrer directement à Paris la diaspora de ces pays-là », livre-t-il à nos confrères de RFI.
Pour un accès facilité au logement, deux problèmes principaux sont à résorber. D’abord celui de la construction. En effet, d’après les États et les promoteurs immobiliers, il y a un vrai problème de l’offre, encore trop inférieur par rapport à la demande. Ensuite, celui du prix du logement.
Concernant le prix du logement, le ministre sénégalais du Renouveau Urbain, de l’Habitat et du Cadre de vie, M. Diéné Farba Sarr, celui du Mali en charge de l’Habitat et de l’Urbanisme, M. Mohamed Moustapha Sidibé et leur homologue de la Côte d’Ivoire chargé de la Construction, du Logement, et de l’Urbanisme, M. Bruno Koné, ont prôné lors de la cérémonie d’ouverture pour la mise en place de mécanismes réduisant les taux de crédit afin de rendre accessible à tous aussi bien l’achat d’un logement que sa location. Ainsi déclare Monsieur Koné : « En Côte d’Ivoire, il existe plusieurs mécanismes comme le Compte de mobilisation pour l’habitat (CDMH), le Compte des terrains urbains (CTU), le Fonds de soutien à l’habitat (FSH), qui permettent de réaliser de l’habitat social à Abidjan et en dehors d’Abidjan. Ce crédit est en quelque sorte garanti par l’Etat, ce qui permet à la banque d’appliquer un taux relativement faible n’excédant pas 5,5 %. Notre mission est de faire en sorte que tout le monde soit bien logé ». Au Mali, on pari sur le taux zéro.
Du côté des promoteurs et établissements financiers, la Banque Malienne de Solidarité (BMS) explique accorder des crédits immobiliers avec des taux d’intérêts oscillant entre 8% et 10%. « Nous, nous intervenons dans le cadre des logements sociaux, des logements économiques ou des logements de standing. Pour nos logements économiques, les prix vont de 25 à 28 millions Fcfa ». Le groupe ivoirien Koffi & Diabaté, lui, développe de son côté un programme de logements éco-responsables dont les prix vont de 102 000 euros pour une petite surface à 485 000 euros pour une grande maison. Voilà donc des exemples d’entreprises facilitant les prêts, ou encore faisant face à la demande toujours plus croissante de l’accès au logement.
Dans cette quête, personne n’a oublié les déboires du passé de cette diaspora des pays d’Afrique de l’Ouest qui de longues années durant fut la cible de promoteurs peu scrupuleux, et même paroisse proches. C’est pourquoi ce salon est « le rendez-vous d’une diaspora avec des professionnels fiables et expérimentés, et l’occasion d’apporter des réponses aux questions jamais élucidées », déclare Monsieur Coulibaly, le président de la Fédération des promoteurs immobiliers de l’Afrique de l’Ouest (FPIAO).
Si le salon est un succès, l’objectif d’enregistrer à son terme le plus grand nombre de souscriptions et d’intentions d’achat, sera la preuve, s’il est atteint, de la confiance placée par les membres de la diaspora en ces acteurs et en ces nouvelles politiques.
Victor Merat, stagiaire
Poleafrique.info