Révélé à la nation pour son activisme au sein de la société civile ivoirienne, Samba David se prononce sur les élections municipales dans la commune de Yopougon à Abidjan. Dans cet entretien, il donne son avis sur les candidats du PPA-CI et du PDCI.
Depuis le début de la pré campagne pour les élections municipales à Yopougon, c’est aux côtés de Dia Houphouët, le candidat du PDCI qu’on vous voit beaucoup. Auriez-vous rejoint sa formation politique ?
Non, je ne suis pas militant du PDCI. Je suis résident de la commune de Yopougon et j’ai des intérêts socio-économiques dans cette commune. Je suis beaucoup plus avec le candidat Dia Houphouët parce que je le soutiens pour le bien-être social des populations. Pour moi, il est un homme de vision. C’est pour cette raison que j’ai décidé de m’investir dans sa campagne pour qu’il soit le futur maire de Yopougon.
L’on vous a connu comme étant un activiste de la société civile. Vous avez toujours été présenté comme un homme apolitique. Vous voir aujourd’hui aux côtés de Dia Houphouët qui est un homme politique, est-ce que cela ne va pas un peu écorcher votre image ?
Je ne pense pas. Il suffit pour s’en convaincre de voir l’exemple du député-maire de Tiassalé, Assalé Tiémoko. Il est l’actuel président de SOS Justice qui est une ONG. Il a été candidat, il a été élu. Un acteur de la société civile est d’abord un citoyen donc nous avons le choix. Au moment où nous avons le droit de voter, nous avons le choix de soutenir celui que nous voulons. Et moi, je ne vois pas en quoi cela pourrait écorcher mon image. Yopougon, où je réside depuis des années, a besoin d’un nouveau visage, d’un homme pour œuvrer à l’épanouissement des populations.
LIRE AUSSI : Municipales à Yopougon, Simone Gbagbo a-t-elle choisi le PDCI ?
Et pour vous, qui est cet homme ?
Pour moi, l’homme idéal qu’il faut pour la commune de Yopougon, c’est Dia Houphouët.
La commune de Yopougon à la réputation d’être le fief de l’ex-président Laurent Gbagbo. Face à Michel qui est le fils de l’ex-dirigeant ivoirien, votre candidat fera-t-il le poids ?
Je voudrais éviter toute sorte de polémique parce que les gens me font passer pour celui qui ne voudrait pas que l’opposition s’unisse à Yopougon. Il faut parler de la réalité. Yopougon était appelée Yopougon de Gbagbo, il y a de cela 10 ans. Il faut dire qu’en 10 ans, les gens se sont éloignés de Yopougon. Aujourd’hui, les conséquences de l’appel au boycott des recensements sont là. Depuis l’arrestation du président Laurent Gbagbo, il y a eu trois élections présidentielles. À chacune d’elle, il y a toujours eu des recensements. Mais le camp Gbagbo avec à sa tête feu Aboudramane Sangaré a toujours appelé au boycott de l’opération. Les gens ne se sont pas enrôlés. Ils ne sont pas nombreux sur la liste électorale. La deuxième conséquence est qu’après les élections législatives en 2021, Dia Houphouët est resté sur le terrain en contact avec les populations. Michel Gbagbo, lui, c’est en 2023 qu’il revient. Celui qui est resté en contact avec les populations, c’est bien Dia Houphouët. Les choses sont claires. Les gens veulent discuter avec émotion, mais soyons objectifs.
Dans un passé récent, par vos prises de position, certaines personnes vous ont identifié comme un pro-Gbagbo, autrement dit quelqu’un qui apporte son soutien à tout ce qui est lié à l’ex-président ivoirien. Pourquoi ce changement ?
LIRE AUSSI : Municipales 2023, ces candidats qui se signalent déjà au PDCI
Je suis toujours taxé d’être pro-Gbagbo et je n’ai jamais démenti cela. Aujourd’hui ce n’est pas sûr que Michel Gbagbo puisse relever le défi ici à Yopougon. Être le fils de Gbagbo ne suffit pas. Il faut être toi-même en contact avec les populations. Pour moi, je le répète, la personne idéale qui est en contact avec la population et qui a une vision pour les habitants de Yopougon, c’est Dia Houphouët.
Réalisé par Arnaud Houssou