Ce sont des chiffres alarmants. Selon une étude du ministère ivoirien de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, 81% des établissements sanitaires privés en Côte d’Ivoire exercent dans l’illégalité. Des statistiques qui ont suscité le lancement de la campagne de sensibilisation dénommée « Zéro clinique illégale en 2025 ».
Seulement 280 établissements sanitaires privés au plan national sont autorisés à exercer en Côte d’Ivoire. Un effectif très insuffisant au regard de l’importance du secteur privé qui représente à lui seul 40% de l’offre de soins.
Pour ces établissements sanitaires privés en règle, la procédure consiste à avoir le quitus du ministère de la Santé.
« Évoluer dans la légalité sous-entend avoir un arrêté portant ouverture et exploitation délivré par le ministre de la Santé. Sont en irrégularité ces établissements sanitaires qui ne disposent pas d’autorisation ou qui n’ont pas leurs autorisations à jour », révèle Docteur Marie-Josèphe Bitty, la directrice des établissements privés et des professions sanitaires.
Au regard des statistiques des établissements sanitaires privés qui exercent dans l’illégalité et qui mettent en danger la santé des populations, une opération d’assainissement s’impose.
Le mercredi 5 octobre 2022, le ministère de la Santé de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle lançait la campagne de sensibilisation dénommée ‘’ ‘’Zéro clinique illégale d’ici 2025’’. Objectif ? Veiller à la régularité administrative et sanitaire de ces établissements privés. À terme il s’agira de sortir des rangs, les officines clandestines qui exercent sans autorisation et sans aucun respect des normes en vigueur.
Pour l’atteinte de cet objectif, plusieurs actions ont déjà été engagées par le ministère de tutelle. À savoir, l’ouverture du guichet des agréments des entreprises sanitaires privées, la mise en place de l’observatoire digital du secteur privé, le renforcement du contrôle, le démantèlement des cliniques illégales. Avec à l’appui la mise en service d’une plateforme numérique, www.depps.sante.gouv.ci.
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Dans le cadre de cette campagne de sensibilisation, les propriétaires d’établissements désireux de sortir de l’illégalité, deux procédures devront être remplies. Une physique et une procédure digitale à travers le site web www.depps.sante.gouv.ci . Si la visite de conformité des dossiers est favorable, alors on ira vers l’arrêté portant délivrance d’une autorisation.
La situation de l’établissement, les ressources humaines, l’hygiène, l’enseigne, les services fournis, sont entre autres éléments importants déterminants l’obtention d’une attestation de conformité, avec avis favorable permettant d’aboutir à l’arrêté portant autorisation.
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Débutée en octobre dernier, la campagne ‘’Zéro clinique illégale d’ici 2025’’ prendra fin le 9 décembre 2022. Passé ce délai, les hors-la-loi s’exposent à des sanctions.
« Après le 9 décembre, nous allons procéder à des contrôles intensifs allant jusqu’à la fermeture des établissements et au démantèlement des réseaux qui permettent à certains établissements d’exercer dans l’illégalité », a annoncé Docteur Marie-Josèphe Bitty.