Ce matin, PôleAfrique.info a constaté sur le boulevard Latrille, en face des bureaux des services des Impôts des Deux Plateaux, à côté du centre national de documentation juridique (CNDJ) des officiers de police en plein arrachage de papier plastique noir, collé sur les vitres d’un véhicule de type 4*4.
Des policiers ivoiriens qui avaient sifflé le véhicule immatriculé 9358 GR01 ont enlevé le plastique noir qui teintait les vitres de la voiture et récupéré les documents du véhicule.
Depuis quelques semaines, les effectifs de la police sont bien en place dans la capitale économique ivoirienne, Abidjan où se tient jusqu’au 17 mars prochain, le marché des arts et du spectacle d’Abidjan, un grand rendez-vous international des arts du spectacle qui draine de nombreux visiteurs.
Outre cet aspect, il y a un groupuscule de militaires qui tapent du pied, exigeant à l’Etat, des villas et/ou de l’argent. L’Etat a préféré sortir les biceps avec un déferlement d’hommes en tenue, le survol de Bouaké par les hélicoptères MI-24 et un renforcement du dispositif à Abidjan surtout.
Loin de cette menace dont les auteurs sont pour l’heure rentrés en brousse, la recrudescence des enlèvements à Abidjan a poussé la police à revoir sa copie et à se mettre au travail. Car, l’interdiction des vitres teintées a été actée depuis au moins deux ans sans que cela ne connaisse un début d’exécution.
En son temps, des dérogations pour certaines franges de personnes, avaient abouti à une grande concussion au profit d’un groupe de personnes. Il fallait payer des droits spéciaux dans un bureau ouvert à cet effet aux Deux-Plateaux. Un vrai « mangement ».
Dans les garages, la teinture en noir des vitres avec le plastique se poursuit sans crainte.
Face à la psychose des enlèvements, les forces de police ont donc décidé, comme on le voit, de faire monter la pression. Selon une source policière, « un message est tombé qui fait interdiction de teinter les vitres actuellement », révèle la source de PôleAfrique.info.
L’enlèvement suivi de l’assassinat du petit Traoré Aboubacar, à Williamswille, à Adjamé avait ému le pays. Son présumé meurtrier a été interpellé. Mais, en fin de semaine dernière, c’est une grande fille qui échappait de peu à un kidnapping au Mahou ; un jeune homme l’appelant de la part de son patron assis dans la voiture qui avec un acolyte, ont tenté de la pousser dans la voiture. Ses cris et sa farouche lutte pour la survie ont fait abdiqué les ravisseurs.
Les disparitions de personnes ont atteint un seuil critique à Abidjan. Surtout les enfants. Selon Doumbia Mamadou, PCA du Réseau des acteurs des Médias pour la défense des droits des enfants (RAMEDE-CI), « c’est une quarantaine de cas qui ont été portés à notre connaissance. »
Pour les Ivoiriens, une seule préoccupation : « que cela dure sans complaisance. »
Adam’s Régis SOUAGA
Source : rédaction PôleAfrique.info