Élue au perchoir du Sénat, ce jeudi 12 octobre 2023, Kandia Kamissoko Camara devient la troisième femme présidente d’Institution dans le pays. Zoom sur une militante loyale à Alassane Ouattara qui aura gravi presque tous les échelons politiques depuis l’ex-RDR à la majorité présidentielle, le RHDP.
Nommée par le président Alassane Ouattara, le lundi 9 octobre 2023, la députée-maire de la commune d’Abobo, Kandia Camara, 64 ans, tient désormais les rênes du Sénat ivoirien.
Alassane Ouattara a porté son choix sur l’enseignante de formation qui devient la deuxième personnalité à diriger le Sénat créé par la Constitution du 08 novembre 2016. Mais aussi la troisième femme à diriger une institution de la République, après Henriette Dagri Diabaté, ex-Grande Chancelière de l’Ordre National et l’actuelle présidente du Conseil constitutionnel, Chantal Nanaba Camara.
Depuis douze ans, elle n’avait jamais quitté l’équipe gouvernementale sous Ouattara. De Guillaume Soro à Jérôme Patrick Achi, Kandi a côtoyé aussi les Premiers ministres Ahoussou Kouadio Jeannot, Daniel Kaban Duncan, Amadou Gon Coulibaly et Hamed Bakayoko.
La “Péré National”, comme l’appellent les militants de la mouvance présidentielle, a été de toutes les luttes pour que l’ex-RDR et d’autres partis forment une alliance avant de devenir le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP).
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30 ans de vie politique et de lutte auprès d’Alassane Ouattara
Auréolée de trente ans de loyauté envers le président ivoirien, Kandia Camara, est au cœur de l’ascension du parti présidentiel, mais aussi de la vie politique depuis longtemps. Pour les proches du chef de l’Etat ivoirien, Kandia est « une dame de conviction qui a l’entière confiance du président ».
Une confiance acquise pendant environ trois décennies de combats politiques, et couronnée du statut de ministre d’Etat au gouvernement et aujourd’hui de présidente du Sénat ivoirien, un niveau de responsabilité jamais égalé pour une femme en Côte d’Ivoire.
Elle fait partie de ces rares femmes du parti d’Alassane Ouattara qui ont donné corps, visage et puissance à la lutte pour la conquête du pouvoir d’Etat.
Ancienne vice-présidente du réseau international des femmes libérales, elle dirige plusieurs années l’Union nationale des femmes de l’ex-RDR, avant d’être appelée dans le premier gouvernement d’Alassane Ouattara le 4 décembre 2010 comme ministre de l’Éducation nationale. Un portefeuille qu’elle gère durant dix ans avant d’être admise cheffe de la diplomatie ivoirienne.
Sportive de haut niveau
Première femme sur 18 ministres qui ont occupé le poste, elle devient la première femme ministre des Affaires Etrangères. La handballeuse diplômée en anglais a été deux fois championne de Côte d’Ivoire (en 1974 et 1980). Elle remporte également la Coupe d’Afrique des clubs champions en 1981 avec l’ASC Bouaké.
Kandia Camara et AGC
Très proche du “AGC le lion”, Kandia Camara dresse un portrait touchant de l’ex-Premier ministre décédé en 2020. À ses obsèques, elle rappelle à la mémoire collective l’homme qu’a été Amadou Gon Coulibaly, de façon générale et le frère, le compagnon de lutte et le patron qu’il a été pour elle, en particulier. Elle ne manque pas, également, d’insister sur les valeurs de l’homme avec qui elle a partagé des moments de joie, mais également des moments de douleur, dans le long parcours de la conquête du pouvoir et de son exercice aux côtés du président Alassane Ouattara.
Tristan Sahi
