Le président sénégalais Macky Sall a annoncé le lundi 3 juillet 2023 qu’il ne serait pas candidat pour un troisième mandat. Si la décision du chef de l’Etat suscite un soulagement, de nombreuses questions demeurent. L’une d’elles porte sur l’éligibilité d’Ousmane Sonko, cet opposant récemment condamné.
Il a dribblé l’opposition qui dénonçait sa candidature. Le lundi 3 juillet 2023, le président sénégalais Macky Sall a annoncé qu’il ne ferait pas un troisième mandat. Si son discours met fin au suspense qui était entretenu jusque-là, le climat politique n’est pas pour autant détendu.
L’opposition réclame à présent des élections inclusives avec la participation de la figure montante de la scène politique, l’opposant Ousmane Sonko. Condamné à 2 ans de prison ferme par la Chambre criminelle de Dakar pour corruption de la jeunesse, parviendra-t-il à être dans le startingblock à la présidentielle de 2024 ?
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Pour Dr Martial Ahipeaud, un enseignant-chercheur au département d’histoire à l’université de Bouaké, la condamnation du fondateur du PASTEF (Les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité) est une manœuvre visant à l’écarter de la course à la présidence.
« Cette condamnation est une manœuvre dilatoire maquillée sous la forme qu’elle a été prise. On se souvient encore de DSK (Dominique Strauss-Kahn Kahn) qui tomba aussi dans ce genre de traquenard, bien que les deux cas ne soient pas comparables, mais on sait tous qu’une condamnation au pénal, pour un opposant, est semblable à une inéligibilité absolue. Certainement que ce sera le prix à payer pour Ousmane Sonko d’avoir osé pousser le président Macky Sall dans ses derniers retranchements pour qu’il renonce au troisième mandat », a-t-il analysé pour 7info qui l’a joint.
L’historien ivoirien ajoute que : « Il reste la volonté du peuple souverain du Sénégal. A lui reviendra bien entendu le dernier mot ».
Selon Léon Séka, un doctorant en science politique à l’université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan Cocody, les élections présidentielles de février 2024, verront la participation d’Ousmane Sonko.
« Il n’y a pas à s’inquiéter. Ousmane Sonko sera bel et bien candidat à la présidentielle de 2024. Le peuple a le dernier mot. Or, les derniers événements ont montré à suffisance qu’il est actuellement le plus populaire des hommes politiques. Si sa candidature n’est pas retenue, cela pourrait déboucher sur une crise plus grave que celle que nous avons vu ces derniers temps. Je crois qu’avant les élections, une loi d’amnistie en faveur de Sonko sera prise », analyse le politologue ivoirien.
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Comme on le voit, l’éligibilité de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko, reste encore en question.
Arnaud Houssou
