Le Salon international du livre d’Abidjan (SILA) a refermé ses portes le samedi 21 mai 2022 au Palais de la Culture de Treichville. Pendant cinq jours, écrivains, amoureux de lecture et même les curieux, se sont donné rendez-vous autour du livre. Des auteurs rencontrés à cette occasion ont partagé leurs recettes pour inciter les populations à ouvrir davantage les livres.
Les Ivoiriens lisent peu. Moins d’un Ivoirien sur quatre, ouvrirait un livre régulièrement. C’est ce que révèlent les recherches de l’écrivain et universitaire ivoirien Marcel King Djo Bi. Une situation qui pourrait être corrigée, grâce à des initiatives comme le SILA qui renait de ses cendres après deux ans d’arrêt.
« Engagement pour un lectorat africain actif et durable » était le thème de la 12ᵉ édition de ce rendez-vous littéraire qui s’est tenu du 17 au 21 mai à Abidjan. Une thématique à travers laquelle, des panels, des débats et autres échanges ont été organisés au chevet du livre en Afrique. Objectif, apporter un nouveau souffle au lectorat du continent de sorte que la pratique quotidienne de la lecture, fasse désormais partie des habitudes des populations, peu importe leur âge. Comment donc faire aimer le livre ?
Pour Pacome Christian Kipré, écrivain ivoirien vivant à Paris et présent pour l’occasion, faire aimer le livre doit être un challenge pour tous les écrivains.
« Nous devons nous réapproprier le lectorat, car le message du livre est comme celui des Apôtres, porter la Bonne Nouvelle, et nous autres écrivains avons ce devoir-là. J’exhorte mes confrères à utiliser les réseaux sociaux à bon escient. Rendre attractif mon livre de façon virtuelle pour inviter les lecteurs potentiels à venir l’acheter et à le transmettre aux jeunes générations », propose-t-il au micro de 7 info.
De son côté, Marshall Kissy jeune écrivain et enseignant ivoirien, a une autre approche.
« La recette, c’est de contribuer à renforcer le lectorat qui est en train de grandir. Il faut que chacun essaie d’apporter sa pierre à l’édifice pour que cette génération qui se consolide soit une réalité et qu’elle entraine avec elle, même ceux qui étaient déconnectés des livres. Il faut que davantage les parents offrent des livres aux tout-petits, que les parents lisent avec leurs enfants, il faut que les enseignants de lettres soient plus passionnés et engagés pour donner ce goût aux élèves qui, ensuite, vont créer cet effet boule de neige qui fera que toute la société sera évangélisée sur la cause du livre », a-t-il ajouté.
Mais si les adultes ont du mal à se familiariser aux lignes, les plus petits, eux, ont une grande marge de progression. Pour certains écrivains, il faut justement préparer cette relève.
L’écrivaine Marie-Louise Outohouri encourage donc les parents à inculquer le goût de la lecture à leur progéniture dès le bas-âge.
« Dès le bas-âge, il faut déjà acheter des livres aux enfants et leur lire une histoire chaque soir. L’enfant pourra le toucher, regarder les images et même s’il le déchire ce n’est pas grave, un jour un livre va le marquer. Je conseille aussi aux parents d’être des modèles de lecteurs, il faut que vos enfants vous voient régulièrement en train de lire. Et surtout, pour le premier anniversaire de votre enfant, offrez-lui un livre », recommande l’écrivaine pour le compte de 7 info.
La lecture conserve toujours ses notes de noblesses dans une société de plus en plus tournée vers le numérique. Le défi pour un lectorat plus important est donc de taille, mais pas impossible.