L’union politique entre Laurent Gbagbo et son épouse Simone Ehivet a du plomb dans l’aile. Des signes apparents d’un divorce se dessinent de plus en plus.
Une page de la politique ivoirienne est-elle en train d’être tournée ? Laurent et Simone Gbagbo n’arrivent plus à accorder leurs violons. Ce couple politique qui a marqué la vie politique ivoirienne ces quarante dernières années montre chaque jour des signes de rupture. Le mardi 7 septembre 2021, l’ex-Première dame a appris via les réseaux sociaux que son nom figure sur la liste des membres d’un groupe de réflexion, chargé de rédiger les statuts et règlements intérieurs du parti en gestation de son époux. Malgré sa nomination par son mari, l’ex-député d’Abobo, a, dans un communiqué, dénoncé cette façon de faire.
« Mes anciens camarades de parti utilisent des méthodes d’approche pour le moins surprenantes : aucune convocation de réunion, aucune consultation, des nominations que l’on découvre sur Internet ou dans la presse écrite. Je suis surprise que mon nom circule comme membre d’un Groupe de réflexion élargi, sans que je n’ai même été préalablement consultée », a-t-elle déploré.
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Absente aux réunions
Conviée à une séance de travail, le jeudi 9 septembre 2021, en vue des préparatifs du congrès annoncé du nouveau parti de Gbagbo, la « camarade Simone » a brillé par son absence, selon une source jointe par 7info. Son absence serait-elle la mise en exécution de sa menace ?
« Je suis peu encline à m’associer à ce type d’initiative, car je mérite un minimum de respect et de considération », avait fait savoir Simone Gbagbo.
Selon Kévin Boumi, analyste politique et enseignant chercheur à l’université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, l’invitation de Simone Gbagbo via les réseaux sociaux n’honore pas l’ancienne First Lady. Et cela pourrait expliquer le fait qu’elle ait choisi de boycotter les réunions de groupe de réflexion.
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« La manière dont Simone Ehivet Gbagbo a été invitée ne fait pas honneur. Donc qu’elle ne se rende pas à une réunion, c’est la suite logique des choses. De jour en jour l’atmosphère entre son époux et elle se détériore. On peut donc dire que c’est le début de la fin. À moins que d’autres instances entrent en action pour rapprocher les deux », analyse-t-il pour 7info qui l’a joint.
Pour l’étudiant Aristide Konan, membre de la jeunesse estudiantine du FPI, l’ancien chef de l’État Laurent Gbagbo est responsable de la situation qui prévaut au sein du FPI-GOR (branche dissidente du FPI, dirigée par les partisans de Gbagbo).
« Cette situation, c’est Gbagbo qui en est le premier responsable. Depuis son retour au pays, il multiplie les erreurs. Comment peut-il nommer Konaté Navigué qui fut l’un des farouches défenseurs d’Affi N’Guessan contre la branche dissidente du FPI, incarnée par feu Abdou Rahamane Sangaré. Nous lui demandons simplement de faire la paix avec notre “Maman“ Simone. Sinon, s’il la pousse dehors, nous allons la suivre, au cas où elle décide de créer son parti », fait-il savoir.
Membre fondateur du Front populaire ivoirien (FPI), dont elle est par ailleurs la deuxième vice-présidente, Simone Gbagbo partage le groupe de réflexion, chargé des préparatifs du congrès de la nouvelle formation politique avec 90 autres cadres.
