La situation préélectorale en Côte d’Ivoire marquée par des manifestations contre la troisième candidature du président ivoirien Alassane Ouattara, ne laisse pas indifférente l’ex-première dame Simone Gbagbo. Face à la presse le jeudi 27 août 2020 à son domicile d’Abidjan Cocody, l’épouse de Laurent Gbagbo a appelé ses concitoyens à ne pas s’associer à la présidentielle prévue fin octobre prochain.
« Refusons de légitimer cette parodie d’élection avec cette liste électorale non auditée, cette Commission électorale non consensuelle et partisane, ce Conseil constitutionnel dont la composition n’augure rien de bon », a lancé Simone Ehivet Gbagbo qui avait à ses côtés des pontes de la branche du Front populaire ivoirien (FPI) dont elle est par ailleurs la deuxième vice-présidente.
L’épouse de l’ancien dirigeant ivoirien Laurent Gbagbo, reproche notamment au président de l’organe en charge des élections en Côte d’Ivoire de ne pas bien conduire le processus électoral. Selon elle, le fichier électoral comporte de nombreuses anomalies dont la présence de non-Ivoiriens et des personnes décédées. Autant d’observations qui l’emmènent à récuser Ibrahim Coulibaly-Kuibert le président de la Commission électorale indépendante (CEI) de son poste.
Simone Gbagbo dénonce en outre la radiation du nom de son époux de la liste électorale ainsi que le refus de la délivrance du passeport à celui-ci. Pour elle, les conditions pour la tenue d’une élection ne sont pas réunies. Aussi, appelle-t-elle à se dresser contre la tenue de ce scrutin. « Ces élections-ci ne doivent pas se tenir tant que les graves anomalies constatées sur leur organisation ne sont corrigées… Organisées en l’état, ces élections seront loin d’être justes, équitables et transparentes. Nous ne voulons pas de semblant d’élection présidentielle. Cette élection est pipée d’avance« , dit-elle.
Pour ce qui est des moyens pour l’atteinte de cet objectif, l’ex-première dame de Côte d’Ivoire en appelle au sursaut national. Interrogé sur la candidature de Pascal Affi N’Guessan avec qui la branche à laquelle elle appartient dispute le contrôle du FPI, l’ex-première dame est sans équivoque. « C’est un citoyen. Il n’est pas candidat de mon parti », coupe-t-elle.
Simone Gbagbo ne craint-elle pas des poursuites judiciaires pour cette prise de position ? Non, répond-elle. « Non, il n’y a en moi, ni peur, ni colère, ni irritation, ni haine. Nous restons adossés aux lois humaines que nous nous sommes librement données, et aux lois divines« , réagit-elle.
« (…) Des élections auront lieu dans ce pays, et nous y participerons, mais auparavant, notre nation aura reformé l’environnement électoral, et aura conquis sa paix, sa justice, sa sécurité », rassure Simone Gbagbo.
Richard Yasseu
7info.ci