Politique

Simone Gbagbo, ses chances dans la conquête du pouvoir d’État

Mis à jour le 21 juillet 2022
Publié le 21/07/2022 à 9:00 , , ,

Simone Gbagbo à la présidence en tant que cheffe de l’exécutif. L’ex-Première dame y croit. Face aux membres du Mouvement des générations capables (MGC), son futur parti, l’épouse de l’ancien président Laurent Gbagbo a fait connaître, le samedi 16 juillet 2022, cette ambition présidentielle.

 

Le Mouvement des générations capables (MGC) est la future formation politique de Simone Ehivet Gbagbo. Mouvement citoyen à l’origine, le MGC va être transformé en parti politique. Et c’est d’ailleurs avec cet instrument que l’ex-Première dame entend « conquérir le pouvoir d’État dans tous ses démembrements ».

Pour des observateurs de la scène politique ivoirienne, cette ambition n’est pas une surprise.

« Cela était prévisible par ce qu’heureusement ou malheureusement elle n’a pas repris langue avec les cadres de son ancien parti politique. Et tout montre qu’elle est partie pour faire cavalier seule. Elle développait pas mal d’activités politiques dont elle est la figure de proue. Voir aujourd’hui qu’elle a finalement décidé de convertir son mouvement en parti politique, pour les observateurs avisés, ce n’est pas une surprise réelle », analyse pour 7info, Dr Eddie Guipié, un enseignant-chercheur en sciences politiques à l’université Péléforo Gon Coulibaly de Korhogo dans le nord de la Côte d’Ivoire.

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Depuis le retour de Laurent Gbagbo l’ancien dirigeant au pays courant juin 2021, la sphère politique ivoirienne s’est enrichie d’un nouveau parti : le Parti des peuples africains Côte d’Ivoire (PPA-CI). Quelques années avant, des ruptures ont eu lieu entre les alliés du RHDP, l’actuelle formation au pouvoir. Le PDCI de Henri Konan Bédié ainsi que l’UDPCI de Mabri Toikeusse ont décidé de quitter la mouvance présidentielle pour faire cavaliers seuls. Ce sont des formations qui aspirent donc à diriger le pouvoir d’État. C’est dans ce contexte que l’ex-député d’Abobo, par ailleurs ex-vice-présidente du Front populaire ivoirien (FPI) annonce la naissance de son futur parti, et ses ambitions de prendre les rênes du pays. Quelles sont ses chances dans cette conquête au regard de la configuration politique actuelle en Côte d’Ivoire ?

« Les chances ne seront prouvées que par le biais de la compétition électorale dont la plus proche sont les élections locales à savoir les municipales et les régionales. Il est vrai que, en tant que transfuge de l’ancien FPI, elle est un animal politique connu de tout le microcosme politique ivoirien. Il reste maintenant à savoir si cela sera suffisant pour secouer le cocotier politique ivoirien afin d’en obtenir des dividendes politiques », analyse Dr Eddie Guipié.

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Selon le politologue ivoirien, il ne faudrait pas oublier l’expérience d’Affi N’Guessan qui de qui s’est séparé l’ancien président Laurent Gbagbo.

« En une dizaine d’années, il a pris des libertés avec ce qui allait devenir plus tard le PPA-CI. Le bilan semble assez contrasté. Ceci étant, on ne doit pas préjuger hâtivement des possibilités de Simone Gbagbo. Elle est populaire, elle est estimée par la gent féminine et par une grande part de la jeunesse. Elle a donc cette preuve à faire, et même si elle est vieux briscard de la vie politique ivoirienne, il n’en demeure pas moins que ce nouveau parti politique pourrait attirer pas mal de nouveaux adhérents et avoir gain de cause aux prochaines élections », conclut Dr Eddie Guipié.

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