Ils veulent plus que le montant décidé par les autorités ivoiriennes. Pour des syndicats de travailleurs du privé, la revue à la hausse du SMIG qui passe de 60 000 à 75 000 FCFA ne résout pas la situation.
« Nous nous opposons à cette décision signée entre des centrales syndicales dans lesquelles nous ne nous reconnaissons plus et le patronat. Nous n’acceptons pas et ne reconnaissons pas ce SMIG qui est passé à 75 000 FCFA », a réagi à 7info ce jeudi 24 novembre 2022, Gouao Marcelin, secrétaire général d’un syndicat de base rattaché au Collectif des Secrétaires généraux et délégués du personnel du secteur privé de Côte d’Ivoire.
Depuis le mercredi 23 novembre 2022, le Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) a été revu à la hausse de 25% en Côte d’Ivoire. Il est passé de 60 000 FCFA à 75 000 FCFA. Dès le 1er janvier 2023, ce nouveau SMIG entrera en vigueur. Ce changement a été discuté et décidé de concert entre la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (Cgeci), la Fédération ivoirienne des petites et moyennes entreprises (Fipme) et les centrales syndicales.
La question de la revalorisation des salaires dans le privé a récemment fait l’objet de remous sociaux dans le pays. Du 12 au 14 octobre 2022, le Collectif des Secrétaires généraux et délégués du personnel du secteur privé de Côte d’Ivoire, a observé un mouvement de grève pour une augmentation des salaires. Les grévistes exigeaient de meilleures conditions de vie et de travail. Notamment un nouveau SMIG à 200 000 FCFA et du Salaire minimum agricole garanti (SMAG) à 100 000 FCFA.
L’arrêt de travail dans le privé, on se rappelle, intervenait après la récente revalorisation salariale des fonctionnaires et agents de l’Etat. Lors de son discours à la nation le 6 août 2022, veille de la fête de l’indépendance, le Président ivoirien Alassane Ouattara avait lancé un appel au secteur privé afin que des efforts soient faits pour la revalorisation du SMIG. L’objectif final selon lui étant d’améliorer les conditions de vie de leurs salariés, notamment ceux ayant les salaires les plus modestes.
« Fixer le Smig à 75 000 FCFA n’est pas la solution à la situation des travailleurs du privé. Nous demandons à être à la table de négociations et des discussions sans intermédiaires avec tous les concernés du travail dans le secteur privé en Côte d’Ivoire. Sinon 75 000 FCFA par rapport à la situation des travailleurs du privé est insignifiant. Nous voulons une augmentation qui soit à la hauteur de ce que nous vivons pour nous soulager », insiste le syndicaliste.
Richard Yasseu