Politique

Soro invite le gouvernement à renoncer à un mois de salaire

Mis à jour le 1 avril 2020
Publié le 01/04/2020 à 10:48 , , ,

Trouver des moyens pour faire barrage au COVID-19, pour l’ex-président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Guillaume Soro, cela est nécessaire. Dans une adresse faite dans la soirée du mardi 31 mars via les réseaux sociaux, le député de Ferkessédougou en exil propose une ponction salariale sur les salaires  des membres du gouvernement. Ainsi que des ponctions opérées sur le Budget de fonctionnement des Institutions de la République et des Ministères, exceptés ceux de la Santé, de la Défense et de la Sécurité.

 » (…) Je propose au Président de la République et aux ministres, en signe d’exemplarité, à renoncer à un mois de salaire en solidarité avec les ménages frappés par les mesures, au profit d’un fonds national de solidarité pour les victimes du Covid-19. Bien qu’en exil, j’y consens moi-même volontiers », propose-t-il. Selon le président démissionnaire de l’Assemblée nationale, ce fonds aidera à apporter un secours en vivres et en produits de première nécessité aux ménages les plus démunis.

« Ce fonds, dont le montant pourra être déterminé en accord avec le parlement, doit pouvoir dégager une enveloppe significative pour apporter un secours en vivres et en produits de première nécessité aux ménages les plus démunis. Toujours en accord avec le Parlement, ledit fonds pourrait être alimenté par les ressources provenant des ponctions opérées sur le Budget de fonctionnement des Institutions de la République et des Ministères, exceptés ceux de la Santé, de la Défense et de la Sécurité », a-t-il expliqué.

Tout en saluant les mesures de protection et prévention édictées par le gouvernement de son pays, Guillaume Soro en appelle aussi à l’union sacrée de toutes les forces vives autour de la Côte d’Ivoire pour faire face à la pandémie. Cela dit-il, passe la libération des prisonniers. « Libérez les prisonniers politiques et tous ceux qui sont enfermés pour des délits mineurs, comme le recommande les Nations Unies ! Remettez en liberté tous ces pères de famille, dont vous connaissez personnellement certains, et qui n’ont commis pour seul crime que de militer contre vos choix. M. le Président de la République, je vous conjure, faites un geste de réconciliation à l’endroit de l’ancien président Laurent Gbagbo et de M. Charles Blé Goudé. Cela vous grandira et le peuple vous le revaudra. La Côte d’Ivoire attend cela de vous. Je ne demande rien pour moi-même mais c’est ainsi que vous favoriserez et créerez la nécessaire union sacrée », recommande-t-il.

Pour Guillaume Soro, la lutte contre la maladie à coronavirus n’est pas une affaire du gouvernement seul. Il invite en conséquence le président Ouattara à faire appel  » autour de lui les anciens chefs d’Etats et anciens présidents d’institution, les leaders politiques, les experts et chercheurs de la santé, les experts du monde de la Finance, les responsables des confédérations syndicales et les acteurs sociaux, comme cela se fait ailleurs ».

« Les bouleversements multiformes que cette crise provoque, nécessitent des concertations à tous les niveaux et l’engagement de chacun, dans la sauvegarde de notre tissu économique et industriel, la préservation de nos valeurs sociales, culturelles, la sauvegarde de nos libertés et la protection de la santé de nos compatriotes. J’en appelle à un Pacte National contre le Covid-19 dans le cadre de l’Union sacrée. L’heure n’est plus aux stratégies partisanes, claniques, à la vision court-termiste qui privilégie les intérêts électoraux particuliers aux intérêts généraux. Cette pandémie doit être l’occasion de réconcilier les Ivoiriens entre eux, afin de les amener à gommer leurs différences pour se tenir, en tant que Peuple uni, face à l’adversité », propose le président de Générations et peuples solidaires (GPS).

Dans la foulée, Guillaume Soro exhorte en outre qu’un regard compatissant soit porté sur les entreprises. Selon lui, ces dernières  immanquablement, seront frappées de plein fouet par la crise économique et financière. De manière urgente, dit-il, l’Etat doit prendre des mesures d’encadrement des prix pour éviter une augmentation de l’inflation. Si rien n’est fait, le taux d’inflation de 2,6% en mars 2020, pourrait atteindre les 4,1% voire 6% en fin d’année, selon des projections tout à fait raisonnables. Réduisant de fait, le pouvoir d’achat des ménages. Les cessations d’activités ou la baisse considérable du volume d’activité dans certains secteurs, fait peser des risques importants de mise en chômage technique, voire de licenciements massifs.

Guillaume Soro « propose que pendant au moins 03 mois, l’État se substitue au marché et prenne en charge directement les pertes de revenus des entreprises et des ménages ivoiriens ».

Richard Yasseu et Arnaud HOUSSOU

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