Le ministre de la Justice Nasreddine Abdelbari a annoncé le samedi 11 juillet 2020 la suppression de l’article 126 du Code pénal traitant de l’apostasie, qui rendait notamment la consommation d’alcool passible de la peine de mort. Un « amendement autorise les non-musulmans à consommer de l’alcool hors de l’espace public, tant qu’ils ne causent pas de dérangement », a-t-il déclaré, lors d’un entretien avec la chaîne de télévision publique.
La décision d’autoriser la consommation d’alcool aux non-musulmans fait partie d’une série d’amendements progressistes approuvés vendredi par le Conseil souverain, la plus haute instance du pouvoir au Soudan, censée assurer la transition vers un pouvoir civil. Parmi ces amendements, l’interdiction de l’excision -une pratique ancestrale très répandue dans le pays.
Par ailleurs, la consommation d’alcool reste néanmoins interdite aux Soudanais de confession musulmane. Et les non-musulmans représentent environ 3% de la population soudanaise, selon les chiffres officiels.
Il faut rappeler que l’interdiction de l’alcool avait été introduite dans le pays en 1983 par l’ancien président Gaafar Nimeiry. Arrivé au pouvoir en 1989 par un coup d’État soutenu par les islamistes, Omar el-Béchir a encouragé une stricte pratique de l’islam dans le pays. Il a été destitué en avril 2019.
Sandra Kohet
7info.ci