Je sais que mon tout-petit témoignage sera noyé dans le flot d’hommages mérités qui sont rendus à ce Grand Serviteur de l’État, depuis son décès le mercredi 8 juillet 2020 à Abidjan.

En Service à la Cellule Communication du Premier ministre, Ex-DGA, actuel Président de la République de Côte d’Ivoire, SE Alassane Ouattara, mon bureau était situé à quelques mètres de la porte d’entrée de la salle de réunion du cabinet privé du Président. Je partageais cet espace avec Yéo Benoît Adama dit « Chef Yéo », Amadou Coulibaly dit  » Petit Amadou » (Homonyme et Neveu de l’illustre disparu). Notre pavillon était un passage obligé par où transitaient les hautes personnalités qui prenaient part aux réunions. Même le Président Alassane Ouattara passait par là. Et il ne se passait aucune séance de réunion sans que le Président ADO, ne nous salue individuellement par des poignées de mains chaleureuses (le coronavirus n’existait pas) en nous nommant chacun et en prenant des nouvelles de nos familles. Au moment où j’écris ces bonnes feuilles, mon stylo a la « chair de plume ».

Et un jour, un Grand Homme passa par notre antre splendide, que je surnommai « la Salle des Pas Perdus « du Cabinet. Grand il l’était par la taille, Grand il l’était par sa fonction; ministre de l’Agriculture de la République de Côte d’Ivoire. C’est au pas de course qu’il regagnait la salle de réunion. Il pensait même que le Président Alassane Ouattara était déjà en salle. Je tentai une confirmation de son attachement au terroir sénoufo, à ces us et coutumes que je savais déjà de lui.

De mon ordinateur, les haut-parleurs branchés, je lançai une musique traditionnelle de boloye. Amadou Gon Coulibaly s’arrêta soudainement à l’orée de l’entrée  de la salle de réunion, déposa ses dossiers sur une table et esquissa de fort belle manière la danse de la panthère à travers des pas de danse endiablés dont il avait seul le secret. Sacré AGC !

« La douleur de la séparation ne doit jamais nous faire oublier le bonheur de l’avoir connu ».  À l’épilogue de sa vie ce mercredi 8 juillet 2020, par un effort surhumain, AGC a tenu à marquer un pas sur chaque marche de l’escalier conduisant à  la salle du conseil des ministres, pour dire Merci et « Aurevoir » à celui qui a été pour lui plus qu’un Chef, un Père ; Alassane Ouattara. Que vaut la vie si nous n’avons pas le souvenir permanent de notre passage ici-bas.

« La mort est le seul moyen de transport où il y aura toujours des passagers à bord.. » (Astaroth Saint-Cyr). Amadou Gon Coulibaly a bien pris sa place dans ce fardier qui emprunte le chemin du sans retour.
« Le lion » a cessé de rugir à jamais !
Adieu AGC. Que votre âme repose en paix