Devant le Sénat, Danho Paulin Claude, le ministre des Sports et du Développement de l’économie sportive, a validé le financement nécessaire à la rénovation du stade d’Ebimpé. Le montant est de 20 milliards FCFA.
L’infrastructure est belle, mais elle n’a pas été construite selon les normes de la FIFA. Le stade Alassane Ouattara d’Ebimpé à Anyama devra donc se mettre en règle s’il veut accueillir une compétition internationale. À moins de deux ans de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football qu’organise la Côte d’Ivoire en 2023, c’est l’exigence qui s’impose au pays. Et pour y arriver, les autorités chargées du sport devront trouver les moyens.
Le ministre des Sports et du Développement de l’économie sportive était face aux membres de la Commission des affaires économiques et financières du Sénat. Danho Paulin Claude a défendu et obtenu un budget de financement nécessaire, estimé à 20 milliards FCFA.
Ce montant pour une mise aux normes fait réagir dans le milieu du sport. Pour Izou Dine, un journaliste sportif, le coût de la rénovation soulève la question de la politique appliquée en matière d’infrastructures sportives.
« Cette annonce soulève la question de la politique réelle des infrastructures sportives. Il n’y a aucune lisibilité véritable. Il faut s’interroger si la Côte d’Ivoire a un expert FIFA CAF dans son staff. D’autres pays comme le Cameroun ont pensé à cela pour éviter ce type de problème. À l’évidence, ce n’est pas le cas en Côte d’Ivoire, et c’est ce qui explique cette situation avec le stade Alassane Ouattara d’Ebimpé », commente-t-il pour 7info.
Inauguré courant octobre 2020, le stade d’Ebimpé a coûté un plus de 143 milliards FCFA. Sa construction est le fruit de la coopération entre la Côte d’Ivoire et la Chine, a expliqué le ministre des Sports.
« Le stade Alassane Ouattara d’Ebimpé est le produit d’une coopération entre la Chine et la Côte d’Ivoire, construit en dehors des infrastructures de la CAN. Donc c’est un don, construit naturellement avec les normes du donateur dans le cadre de la coopération bilatérale. Et nous avons décidé de le mettre aux normes de la FIFA et de la CAF. Ce qui impose que nous puissions faire des travaux de mise en conformité et d’autre part vous aviez raison de dire que la pelouse n’était pas telle que nous l’attendions. Nous avons donc pris la décision de refaire totalement la pelouse aux normes internationales avec de nouveaux procédés afin d’avoir une pelouse hybride, à la fois synthétique et naturelle. Nous serons donc l’un des rares stades en Afrique à avoir cette disposition de pelouse », a justifié Danho Paulin Claude devant les sénateurs.
Pour le journaliste ivoirien, un montant aussi important aurait pu servir à autre chose que la rénovation d’un stade récemment construit. « À mon avis, à défaut d’avoir un autre stade aux normes internationales avec 20 milliards FCFA, ce montant peut offrir 7 stades municipaux à la dimension du stade Robert Champroux d’Abidjan Marcory. Mais hélas, cet argent va être engagé pour la correction du stade Ebimpé », se désole-t-il.