Si pour l’heure l’on ignore qui sera le successeur d’Henri Konan Bédié, à la tête du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), l’on sait déjà que Kouadio Konan Bertin dit KKB est exclu de sa succession.
La succession du président Henri Konan Bédié (décédé le 1er août 2023) à la tête du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) revient sur toutes les lèvres. C’est d’ailleurs le principal sujet qui alimente les débats politiques.
Plusieurs noms circulent parmi les prétendants au poste de président, notamment Noël Akossi Bendjo, le professeur Maurice Kacou Guikahué, le banquier Tidjane Thiam et bien d’autres. Le grand absent de cette compétition est Kouadio Konan Bertin dit KKB, ex-président des jeunes du PDCI. Ancien leader de la jeunesse, il aurait pu jouer un rôle majeur dans le choix du nouveau président. Mais l’homme est sous sanction, il a écopé d’une exclusion temporaire pour « indiscipline ».
Un retour compromis par sa candidature à la dernière élection présidentielle
« KKB aurait pu concourir ou être le faiseur de roi. Il aurait pu brandir la jeunesse comme force. Malheureusement, ses ambitions politiques ont pris le dessus. Aujourd’hui au PDCI, il n’est pas mieux qu’un simple militant de base. Croyez-moi au sein du parti, beaucoup lui en veulent », explique Yves Kouamé, membre de la jeunesse estudiantine.
Selon notre interlocuteur, plusieurs caciques du parti ne lui ont jamais pardonné sa participation à la présidentielle de 2020, un scrutin boycotté par le PDCI.
« En ce qui concerne l’héritage politique de Bédié, KKB sait qu’il ne pourra rien réclamer. C’est un « fils » qui a renié son « père ». Nos responsables nous ont demandé de l’oublier. Pour nous la page KKB au PDCI est tournée à jamais. S’il veut faire la politique, il peut aller prendre sa carte de militant RHDP (parti au pouvoir) ou créer sa propre formation » fait savoir l’étudiant militant.
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Au cours d’une conférence de presse, le porte-parole du PDCI, Dr Bredoumy Soumaïla, a déclaré avoir été contacté par KKB qui envisagerait un retour à la « maison ».
« KKB a toujours dit qu’il était PDCI, il m’a vu et m’a dit que je suis son grand frère qu’on le suspend au PDCI-RDA et je ne dis rien. J’ai répondu à KKB qu’il ne m’a pas consulté avant de faire ce qui lui a valu sa suspension. Maintenant, s’il souhaite revenir au PDCI-RDA, qu’il fasse une demande, et on verra. Si la présence de KKB est tellement indispensable que sans lui le PDCI-RDA ne peut pas revenir au pouvoir, on verra », a-t-il révélé.
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Pour Léon Séka, doctorant en science politique à l’université Félix Houphouët-Boigny de Cocody, un retour au PDCI est peu probable, voire impossible pour KKB.
« KKB répétait à qui voulait l’entendre qu’il était le « fils » du président Bédié. En défiant ce dernier et la direction du parti pour prendre part à la présidentielle de 2020, il venait de renier sa famille politique. Malheureusement, la seule personne qui pouvait le réhabiliter, c’est le président Bédié, mais il ne vit plus » analyse-t-il. Et de poursuivre : « Aujourd’hui les vrais ennemis de KKB au sein du PDCI, ce sont les ex-prisonniers et tous ceux qui ont été traumatisés par la crise électorale de 2020. KKB apparaît à leurs yeux comme le fils qui a trahi leur « père ». Et ça en politique comme ailleurs, ça ne se pardonne pas. KKB, il faut le dire en toute honnêteté, il a perdu son patrimoine politique ».
En politique tout est possible
Un retour en Grâce de KKB, est-il possible ? A cette question le sociologue Paul-Armand Kouao répond de manière dubitative. Pour lui, rien n’est impossible, tout dépend des évènements du moment.
« Certes le 16 décembre, KKB ne sera pas le président du PDCI mai
s dire qu’il sera exclu de l’héritage d’Henri Konan Bédié, ce n’est pas évident. En politique tout peut changer d’un moment à l’autre. Qui aurait cru qu’un jour la fille de l’ex-président Laurent Gbagbo et Koné Tehfour, candidat proche de Guillaume Soro, allaient faire liste commune pour affronter le RHDP à Abobo », s’interroge l’universitaire.
« Rien ne permet d’affirmer à priori qu’entre KKB et le PDCI, c’est fini. Un événement peut tout changer. Et demain il pourra être choisi pour défendre les couleurs du vieux parti ».
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Pour rappel, c’est à l’issue du congrès extraordinaire du samedi 16 décembre 2023 que le nouveau président du PDCI sera connu.
