Le monde fait actuellement face à une pandémie causée par le coronavirus. Les médias annoncent des milliers de morts en Europe, avec en point critique la Chine qui est en voie d’éliminer cette maladie meurtrière de son territoire. Dans une contribution dont nous avons reçu copie, l’ivoirien SYNZI DADIE, Consultant international, Président du mouvement citoyen Nous Sommes Un (NS1) livre ses impressions, non sans proposer des solutions et interpeller les Autorités ivoiriennes.
Cette pandémie due au coronavirus, d’une gravité extrême, nous montre que le monde et l’ensemble des populations de la terre ont le même problème. On n’est plus dans le cadre d’une pathologie circonscrite à une seule zone écologique, comme Ebola qui concerne la zone tropicale.
L’envergure du mal témoigne de ce qu’il est nécessaire d’avoir un système de santé résilient. Par ailleurs, on se rend compte qu’un État doit en tout temps avoir un plan de réduction des risques de catastrophes. Vu que ces éléments manquent dans notre nation, on peine à adopter la réaction la plus efficace. On copie ce qu’il est fait ailleurs. C’est déplorable.
Déjà NS1, mouvement de la société civile que je préside, salue les efforts du Gouvernement ivoirien à travers l’Institut National d’Hygiène Publique (INHP, NDLR) qui est au cœur de cette lutte commune.
En guise de proposition, nous estimons que dans une telle situation, les problèmes politiques, et non essentiels, doivent être mis de côté. Il importe au Président de la république de se mettre au devant du peloton de la lutte. En tant que garant de l’unité nationale, de l’intégrité du territoire et de la sécurité des ivoiriens et de toutes les personnes vivant en Côte d’Ivoire, il doit promptement prendre les choses en main, exprimer sa solidarité à l’ensemble des populations tout en rassurant.
Cela dit, on a nos faiblesses structurelles. Il faut donc compenser en saisissant l’opportunité qu’offre la Chine en matière d’expériences. La Chine a vaincu le virus. Elle dispose donc de milliers d’experts que l’État ivoirien peut décider de mettre à contribution par une coopération. Quid à y investir des milliards de francs cfa. Les ivoiriens comprendront. Faire appel à une dizaine d’experts chinois avec des équipements de pointe afin de renforcer les capacités techniques de nos braves agents de la santé, instruire nos équipes, partager l’expérience et transmettre les connaissances. C’est ainsi que nous serons plus forts devant cette pandémie qui, si l’on s’en tient aux estimations de l’OMS, aura des répercussions très graves en Afrique, y compris donc chez nous.
Relativement à l’opinion selon laquelle le coronavirus ne résiste pas à une forte température, ce sont des éléments techniques que nous ne maîtrisons pas. Je table plutôt sur les dispositions à prendre. L’OMS a dit que nous devons nous réveiller. Cela sous-entendrait que les idées reçues ne doivent pas nous écarter du pragmatisme. Le président de la république a ici l’occasion de jouer la carte de l’unité nationale. Faire converger les forces. Réquisitionner les étudiants, les forces vives, la société civile, les fonctionnaires et les personnes de moins de 40 ans afin de faire bloc face au mal. Ce n’est pas le moment de s’engouffrer dans des théories en manque de preuve tangible.
Certes, les efforts des Autorités peuvent buter sur les facteurs panique et psychose. Je ne peux donc leur en tenir rigueur. Soit, on s’arc-boute sur les manquements, soit on devient proactif pour stopper la pandémie ? Notre préférence veut qu’on soit proactif. Déjà que nous avons une population à près de 47% non alphabétisée, la question sera de savoir les mécanismes à mettre en place afin de sensibiliser chacun, y compris en milieu rural. Ne faisons pas l’erreur de mener à tout vent un combat politique. Il y a des ressources humaines, notamment les étudiants qu’il faut mettre à contribution. Compartimenter la ville d’Abidjan et les autres départements, mette en place de nouvelles pratiques en matière de mobilité des personnes et des biens, sécuriser le circuit d’approvisionnement alimentaire afin d’éviter une autre crise. Bloquer les prix des produits et services pour ne pas entraîner une inflation.
Parlant de confinement, il faut que le gouvernement par son autorité publique, rende la vie à la maison possible. En assurant la gratuité de l’eau, de l’électricité et en mettant à contribution les opérateurs de téléphonie, sur une période de grâce, en matière de connexion internet. Ainsi, on donne une chance à chacun de ne pas chercher à mettre le nez dehors, à ne pas redouter des dépenses élevées.
Nous faisons le constat suivant lequel les populations ne respectent les recommandations du gouvernement et les consignes de L’OMS. Effectivement, le niveau d’éducation des populations et le mode de communication du gouvernement y sont pour quelque chose. Rien n’empêche le Président de la république de faire une campagne contre le Coronavirus.
A notre niveau, nous avons créé le FACOVID (Front Anti-Coronavirus), pour combattre ensemble ce fléau. Que le président fasse des capsules télé à travers lesquelles tous les membres du Gouvernement, y compris lui en personne, présentent et militent en faveur des mesures. Il sera massivement suivi.
Malheureusement, nombreux sont à penser que le président de la république est plus préoccupé par la révision de la Constitution et le code électoral que de se pencher véritablement sur la lutte pour l’éradication de ce virus. Pourtant le code électoral n’est pas une priorité face à la gravité de la menace que constitue la pandémie. Prioritairement, qu’il interagisse avec les parlementaires par vidéoconférence. Toutefois, je reste convaincu que nous serons rattrapés par la négligence qui se dégage de notre manque de priorité. Une élection, c’est pour des humains. Or les humains sont en danger et l’on préfère préparer une élection. C’est curieux !
Par conséquent, NS1 mise sur les propositions de solutions suivantes: faire le plus tôt possible appel à l’expertise chinoise, faire confiance aux compétences de nos agents de la santé en les équipant selon l’expertise chinoise, Solidaires, unis face au mal, les populations doivent adopter une attitude préventive en se protégeant, en respectant les mesures recommandées par les autorités et l’OMS, Protège-toi et ta famille, c’est la base.
Au moment où les nations occidentales et asiatiques travaillent à la découverte d’un remède contre le coronavirus, les États africains semblent adopter un comportement attentiste. C’est dommage que nous n’anticipons pas. Mais ce progrès dans les pays développés est aussi une lueur d’espoir pour tous. Il faut y croire. On va s’en sortir. Mais cela ne sera positif que si nous faisons de cette lutte une affaire de tous. Soyons unis. Impliquons-nous davantage au national tout comme à l’international. Agissons pour nous et notre pays, sans proscrire de coopération internationale dans la lutte contre le coronavirus.