Allumer une cigarette et tirer des bouffées de fumée. Un geste devenu presque banal au regard du nombre de personnes qui consomment la cigarette. Pourtant ce geste peut avoir plusieurs conséquences tant sur notre organisme que sur notre entourage.
Les conséquences du tabagisme se ressentent au plan socio-économique et au plan sanitaire. Selon Dr Ernest Zotoua, le directeur coordonnateur du Programme national de lutte contre le tabagisme, l’alcoolisme, la toxicomanie et les autres addictions (PNLTA), la dépendance au tabac est classée par l’OMS comme une maladie.
D’ailleurs, le tabagisme est la principale cause de cancer du poumon. Le médecin de santé publique souligne aussi que 90 % des cancers du poumon sont dus au tabagisme.
A LIRE AUSSI: Journée mondiale sans tabac 2022, le témoignage d’anciens fumeurs
Le tabagisme est également associé à hauteur de 30 %, à la survenue des autres cancers du corps, tels que le cancer de la bouche, de la gorge, de l’œsophage, du rein, de la vessie et du pancréas.
A cela s’ajoutent les maladies cardiovasculaires. Selon une étude du PNLTA, si l’on prend l’exemple des Accidents vasculaires cérébraux, les fumeurs ont 2 à 3 fois plus de risque de faire un AVC.
Le tabac affecte le fumeur de la tête au pied
Selon l’invité de Tout savoir sur…, tribune d’échange du Centre d’information et de communication gouvernementale (CICG), une femme en état de grossesse s’expose à un avortement spontané précoce ou tardif. Mais aussi, à des malformations congénitales et des troubles de la fertilité chez la femme.
Le tabagisme est aussi facteurs de troubles érectiles chez l’homme, voire l’impuissance sexuelle, à en croire le directeur du PNLTA. Car, il affecte le fumeur de la tête au pied et n’épargne aucun organe.
A LIRE AUSSI: Cancer des testicules, quels sont les symptômes et comment se fait la prise en charge ?
La lutte antitabac est coordonnée par le Ministère de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, à travers le Programme national de lutte contre le tabagisme, l’alcoolisme, la toxicomanie et les autres addictions.
Un impact minime sur l’économie ivoirienne
Contrairement aux idées répandues, l’impact de la production de tabac sur l’économie est minime. En 2014, les données sur l’importation et l’exportation des produits du tabac montrent que le solde commercial est déficitaire de 38 734 milliards FCFA.
En outre, la contribution des recettes générées par l’industrie du tabac représente 0,27 % du PIB et 1,47 % du budget national. Au niveau des emplois, seulement 575 emplois directs sont générés par les principales firmes du tabac.
Le tabagisme appauvrit
Par ailleurs, le coût de la prise en charge médicale des patients tabagiques serait très élevé, soit plus de 28 milliards FCFA par an que devrait supporter l’Etat, alors que les recettes générées par les taxes sur les produits du tabac s’élèvent à près de 20 milliards FCFA. Soit un manque à gagner de 8 milliards FCFA.
On peut observer une baisse de productivité, une perte de revenu, en rapport avec les risques de congé-maladie, d’absentéisme et de pauses fréquentes pour fumer. Le tabagisme est en outre facteur de paupérisation. Des études ont en effet montré que les pauvres s’adonnent au tabagisme plus que les riches. L’argent nécessaire pour satisfaire les besoins élémentaires des familles de ces populations, à savoir : instruire, nourrir, soigner, vêtir et loger les enfants, étant dépensé pour le tabac.
Tristan Sahi