:L’ex-président tchadien Hissène Habré renversé le 1er décembre 1990 par son ancien conseiller à la défense et à la sécurité, Idriss Deby, est décédé le mardi 24 août à Dakar au Sénégal, des suites de la maladie à coronavirus Covid-19. Portrait d’un homme qui a marqué son pays, le Tchad.
C’est le 13 août 1942 à Faya-Largeau que Hissène Habré voit le jour. Il commence sa carrière en tant qu’administrateur civil. Il est nommé sous-préfet de Moussoro par le président François Tombalbaye. Peu de temps après, il part en France pour des études de Droit et Sciences politiques, avant de revenir au Tchad en 1972. Une fois au pays, il rejoint le Front de libération nationale du Tchad (FROLINAT), un mouvement armé opposé au parti au pouvoir.
Premier ministre
Le général Félix Malloum nomme Hissène Habré le 29 août 1978, au poste de Premier ministre. Il passe six mois à la tête du gouvernement tchadien. Le 12 février 1979, l’ex-membre du FROLINAT fonde le Conseil de commandement des forces armées du Nord (CCFAN), qui deviendra plus tard les Forces armées du nord (FAN).
Président de la République
Le 7 juin 1982, un coup de force renverse le chef du gouvernement d’union nationale (GUNT), Goukouni Oueddei. Hissène Habré accède au pouvoir d’Etat. Son premier acte à cette fonction est la suppression du poste de Premier ministre. Le nouvel homme fort du pays met aussi sur pied la Direction de documentation et de la sécurité (DDS), une police politique. Cette structure est beaucoup accusée d’exactions contre les opposants politiques.
Victoire contre l’occupation libyenne
En 1983, les troupes du colonel Kadhafi occupent le nord du Tchad. Cette occupation prend fin en mars 1987, grâce aux soutiens franco-américain dont bénéficie l’homme fort de N’Djamena. En septembre 1987, un cessez-le-feu est signé entre les présidents tchadien et libyen. Un accord, perçu comme la victoire d’Hissène Habré.
Eviction du pouvoir à la suite d’un coup d’Etat
Le 1er décembre 1990 à la suite des brouilles avec ses soutiens intérieurs et extérieurs, Hissène Habré perd le pouvoir. Il est renversé par un coup d’Etat et est remplacé par Idriss Déby Itno, un colonel à l’époque.
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Poursuites judiciaires
En 1992, soit 2 ans après sa chute, plusieurs fosses communes sont découvertes à 25 kilomètres de la capitale N’Djamena. Soupçonné d’être responsable de la mort de 40 000 personnes, Hissène Habré se réfugie à Dakar au Sénégal. Mais son exil dakarois va tourner au cauchemar. A la suite d’un mandat d’arrêt international, émis par la justice belge, il est arrêté une première fois le 25 novembre 2005, avant d’être libéré. Mais en juillet 2006, l’Union africaine va ordonner au Sénégal de le juger pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et actes de tortures. Le 30 mai 2016, il est reconnu coupable de crimes contre l’humanité, d’esclavage, de viols, d’enlèvements et d’exécutions. Il sera condamné à la prison à la prison à perpétuité par le tribunal spécial africain de Dakar.
Placé en résidence surveillée le 7 avril 2020, pour raison de santé, le 7 juin 2020, il retourne en prison. Le mardi 24 août 2021, la maladie à nouveau coronavirus a eu raison du quatrième président tchadien.
