Alors que le Mali ne veut plus de la force Barkhane sur son territoire, le président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouatta, invite la France et ses partenaires à intensifier leur soutien dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. C’était lors de la 77e Assemblée générale de l’ONU le 21 septembre.

Le sujet est d’actualité. La lutte contre le terrorisme préoccupe les chefs d’Etat africains notamment ceux de la sous-région. C’est à cet effet que le Chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara a pris la parole à la tribune de l’ONU le mercredi 21 septembre 2022.

Une intervention justifiée par la résurgence des attaques terroristes au Burkina Faso et au Mali. Depuis les attentats du 13 mars 2016 à Grand-Bassam qui a fait 18 morts, la Côte d’Ivoire a renforcé son dispositif sécuritaire afin de mieux répondre à la menace, même si les régions du Nord restent encore sensibles après des agressions perpétrées à Kafolo et Bouna.

Selon Alassane Ouattara, la lutte contre le terrorisme est une affaire collective et non celle d’un seul État.

« Le terrorisme continue de représenter une menace majeure contre la paix et la sécurité internationale et un immense défi qu’aucun pays n’est encore parvenu à relever seul. C’est pourquoi nous devons renforcer nos instruments collectifs de lutte contre le fléau, et faire preuve de solidarité et de détermination » a réagi le Chef de l’État ivoirien.

Un appel à la solidarité sous régionale mais aussi à l’appui de la communauté internationale. Alors que le Mali a demandé à la force française Barkhane de quitter son territoire pour résultats insuffisants dans la lutte contre le terrorisme, Alassane Ouattara, lui, invite la métropole et ses alliés à intensifier leurs actions en vue d’endiguer le fléau.

Ouattara opte pour la prévention de la menace djihadiste dans la sous-région

« Mon pays salue l’action déterminante de la France et de ses partenaires européens au Sahel, et réitère son appel en faveur d’une plus grande implication des autres grandes puissances dans la lutte contre le terrorisme au Sahel et dans le Golfe de Guinée en soutien aux armées nationales, à la Communauté économiques des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et à l’initiative d’Accra » a-t-il souhaité.

Une lutte contre le terrorisme qui ne peut se faire sans formation. A ce niveau, la Côte d’Ivoire se présente contre une pionnière dans la prévention contre la menace djihadiste dans la sous-région. Elle a inauguré en juin 2021, un centre anti-terroriste à quelques kilomètres d’Abidjan.

« Afin de contribuer à cet effort collectif, la Côte d’Ivoire met à la disposition des pays africains, l’Académie internationale de Lutte contre le terrorisme, structure basée dans la ville balnéaire de Jacqueville, qui forme à tous les métiers civils et militaires de la lutte contre le terrorisme » se félicite Alassane Ouattara.

Outre la lutte contre le terrorisme, le Chef de l’État ivoirien a aussi abordé d’autres sujets, notamment la guerre en Ukraine, le réchauffement climatique et des réformes au niveau de l’ONU.

Eric Coulibaly