Professionnel, passionné, courageux, ouvert d’esprit… C’est ainsi que le qualifiaient ses proches. Thomas Makaya, ex-journaliste radio, est décédé vendredi 19 août à Abidjan, après une carrière riche de près de trois décennies. L’homme a définitivement rangé le micro.
C’est en 1981, qu’il débarque pour la première fois en Côte d’Ivoire avec en poche, son Baccalauréat et son diplôme de journaliste obtenu à l’Institut de technologies dans les métiers de la communication de Bordeaux en France. Deux ans plus tard, soit en 1983, il intègre la radio nationale « Radio Côte d’Ivoire ».
Riche aura été la carrière professionnelle de ce journaliste de renom d’origine congolaise. En témoignent ses différents passages à Radio Côte d’Ivoire, Radio Nostalgie, ONUCI FM et la mairie de Cocody sous l’ère Mel Eg Théodore. Servir dans le public, le privé et même dans l’institutionnel, Thomas Makaya a tout fait.
Bien plus encore, après toutes ces années à tutoyer le micro, celui qui a su dompter les ondes de la radio avec son traditionnel ‘’Bonjour », entame une reconversion dans l’écriture et la musique, notamment le slam.
Que retiennent les collaborateurs de l’homme ? Joint par 7info, Lucien Houedanou, le président du Conseil exécutif du Cénacle des Journalistes séniors de Côte d’Ivoire, témoigne.
« Thomas Makaya, de Radio Côte d’Ivoire à ONUCI FM, en passant par Radio Nostalgie, a été un modèle de journaliste professionnel, passionné par le métier d’informer. Il était aussi un inventeur et organisateur d’événements plein d’idées et surtout très courageux. Thomas nous a heureusement laissé un récit de vie, une autobiographie très instructive : Un Bonjour de légende. J’insiste sur le courage de Thomas Makaya, une de ses grandes qualités. L’homme s’est beaucoup battu ces dernières années contre la maladie. Dans cette épreuve, il a trouvé matière à créer. Il a composé et interprété un album de slam intitulé : L’hôpital est ma maison. Un titre qui veut tout dire », confie-t-il.
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Les hommages se multiplient depuis la disparition du journaliste. Homme pluridimensionnel, Thomas Makaya avait embrassé une carrière culturelle après les studios de la radio. Il y a laissé des traces indélébiles.
La culture comme un nouveau souffle professionnel
Le métier de journaliste a ouvert d’autres horizons à l’homme des médias. C’est donc tout naturellement qu’après le micro, Thomas Makaya s’est tourné vers la culture et la protection de l’environnement. Une symphonie langoureuse qu’il a partagée avec d’autres collaborateurs.
Pour Melchisédek Mathithia Kouassi, artiste musicienne qui a travaillé avec l’homme sur un projet environnemental, l’autre passion de Thomas Makaya, le journaliste est un travailleur infatigable.
« Monsieur Thomas Makaya était un bosseur Il avait une plume assez particulière par rapport à sa façon d’aborder le sujet de l’environnement. Il avait de beaux projets et beaucoup à enseigner à la jeunesse en tant que doyen et devancier, mais malheureusement il est parti. Il était surtout ouvert d’esprit ! Il s’adaptait à tout », révèle-t-elle à 7info.
Mel Eg Manasse, lui, est producteur de musique et de cinéma résident à Genève. Ex-collaborateur de Thomas Makaya, il se souvient encore de ce journaliste rompu aux arcanes de la communication.
« Monsieur Thomas Makaya était un maître dans le métier de la communication. J’ai eu à travailler dans un service de communication où il était directeur et il m’a beaucoup appris sur les techniques de communication. Il faut aussi savoir que Thomas Makaya était un homme de culture parce que nous avons plusieurs fois échangé sur sa nouvelle passion qu’était le Slam. La façon dont il en parlait et la passion qu’il y mettait donnaient envie de l’écouter et même de slamer. Sa disparition est vraiment une grande perte pour le monde de la communication en Côte d’Ivoire et même en Afrique. Il restera à jamais dans nos cœurs », a-t-il raconté.
Son amour pour l’environnement emmène Thomas Makaya à vouloir mettre sur pied une web-télé dénommée « Bonjour TV », dédiée à l’écologie, à la santé, à l’agriculture, aux énergies renouvelables et au green business. Un projet qui malheureusement ne verra pas le jour, la grande faucheuse étant passée par là.
