La radiation de Tidjane Thiam de la liste électorale continue de susciter des réactions. Après celles du concerné et du PDCI son parti, Danièle Boni-Claverie, la présidente du l’Union républicaine pour la démocratie (URD) a réagi.
Tidjane Thiam est radié de la liste électorale. La décision est du tribunal de première instance d’Abidjan Plateau.
Elle l’a rendue le mardi 22 avril 2025 à l’issue d’une audience dans le cadre du contentieux sur la liste électorale.
Selon la justice ivoirienne, le président du PDCI « avait perdu sa nationalité ivoirienne quand il a acquis la nationalité française », ordonnant ainsi sa radiation de la liste électorale.
Toute chose qui compromet la participation de Tidajne Thiam, candidat déclaré du PDCI à la présidentielle 2025, surtout que cette décision est insusceptible de recours.
Dans un communiqué consulté par 7info, le parti de l’ancien ministre de la Communication, Danièle Boni-Claverie, réagit à cette décision de justice.
« L’Union républicaine pour la démocratie (URD), avec à sa tête madame Danièle Boni-Claverie, exprime sa profonde inquiétude suite à la décision du tribunal de première instance d’Abidjan, ordonnant la radiation de monsieur Tidjane Thiam, Président du PDCI-RDA, de la liste électorale provisoire », lit-on dans le document.
Selon l’URD, cette décision qui tombe à six mois de la présidentielle 2025, semble s’inscrire dans une logique d’exclusion de représentants de l’opposition.
« Ce qui est gênant, c’est que le cas de Tidjane Thiam n’est pas isolé.
Il s’ajoute à ceux de Laurent Gbagbo, Guillaume Soro, Charles Blé Goudé, tous écartés du jeu électoral par des décisions judiciaires ou administratives qui pour le commun des mortels semble contestables », soutient le communiqué.
Tidjane Thiam est inscrit sur la liste électorale depuis 2022.
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Début avril 2025 dans le cadre du contentieux de la liste électorale 2024, la Commission électorale indépendante (CEI) avait rejeté toutes les demandes visant à radier le président du PDCI de cette liste.
Mais au procès du mardi 22 avril, il a été calé par l’article 48 du code de la nationalité sur la base duquel est appuyée la décision.
Selon cet article du code de la nationalité, « perd la nationalité ivoirienne l’Ivoirien majeur qui acquiert volontairement une nationalité étrangère ou qui déclare reconnaître une telle nationalité ».
Or selon le tribunal de première instance, le président du PDCI a acquis la nationalité française en 1987.
« La Commission électorale indépendante (CEI), qui avait validé la candidature de M. Thiam avant d’être contredite par la justice, démontre son incapacité à assurer un processus électoral crédible, impartial et sécurisé.
Son autorité est fragilisée, son indépendance questionnée », commente Danièle Boni-Claverie pour qui, il se met « en place tous les ingrédients d’une crise pré-électorale avec son lot de tensions, de divisions et de violences ».
Aussi appelle-t-elle « à la mise en place urgente d’un cadre d’échanges et de dialogue politique en vue d’un nouveau cadre électoral véritablement démocratique » et à la réintégration des leaders politiques radiés du fichier électoral.
Richard Yasseu