Le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, opposition) Tidjane Thiam s’offusque que la polémique sur sa nationalité cristallise le débat politique, à sept mois de l’élection présidentielle, pour laquelle il a déjà annoncé sa candidature.
« Cela fait des mois, qu’en première page des journaux, on ne parle que de ma nationalité. Qu’ils parlent de leur bilan.
Ce qu’ils ont fait en 15 ans méritent-ils 5 ans de plus ? C’est la seule question pas la nationalité de votre président.
On essaie de transformer un débat présidentiel en un débat qui n’est pas digne de notre pays’’, a fustigé Tidjane Thiam, dimanche 9 mars 2025, lors d’une rencontre avec le personnel du parti, exerçant dans le district d’Abidjan.
“Les Ivoiriens souffrent. Ils connaissent de grandes difficultés au quotidien. La seule question qui mérite d’être posée aujourd’hui est la suivante.
Ces gens qui gouvernent la Côte d’Ivoire depuis 15 ans méritent-ils cinq ans de plus ? répondez-moi. C’est la question à laquelle les Ivoiriens vont répondre le 25 octobre 2025 s’il plaît à Dieu’’, a-t-il poursuivi, agacé.
“Chacun en 15 ans a pu se faire une idée de ce régime. Après 15 ans de mariage, on sait à quoi s’en tenir sur son conjoint.
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Alors est-ce qu’ils méritent cinq ans de plus ? C’est la seule question, pas ma nationalité’’ a-t-il insisté.
Pour le président du PDCI, “l’état du système éducatif, de santé, des routes, les problèmes de foncier, la cherté de la vie’’ devraient être les « vrais sujets » qui préoccupent les dirigeants.
Selon lui, la polémique sur sa nationalité est une “diversion’’.
En Côte d’Ivoire, l’éligibilité de Tidjane Thiam fait débat depuis qu’il a lui-même annoncé le 7 février 2025, avoir déposé une “demande de libération de la nationalité française’’.
Au sein même du PDCI, il a fait face récemment à une double assignation en justice, initiée par des militants de sa propre formation politique.
Ces derniers, qui ont entre-temps retiré leur plainte, arguaient que sa décision de renoncer à sa nationalité française le disqualifie, pour diriger le parti et être son candidat à l’élection présidentielle.
Serge Alain Koffi
