« Alpha Condé, la prison ne te fera rien. Les gens ne te connaissent pas, ils ne savent pas que le combat que tu mènes est juste… » avait-il chanté en langue malinké, en 2008 lorsque le Président guinéen était en prison. Mais aujourd’hui Tiken Jah, se braque contre un éventuel troisième mandat de celui qu’il a « aidé » à venir au pouvoir. Selon lui, une autre mandature d’Alpha Condé en Guinée, serait synonyme de dictature.
« Fou, fou, fou, Alpha Condé devient fou. Je fais cette vidéo pour dire non au troisième mandat d’Alpha Condé. Si ça passe en Guinée, la Côte d’Ivoire va essayer, le Mali et le Burkina aussi. Alors il faut dire non dès maintenant » a réagi l’artiste reggae Tiken Jah Fakoly, après l’annonce de la modification de la Constitution en Guinée, ouvrant ainsi la voie à un troisième mandat d’Alpha Condé.
Ce samedi 4 janvier de retour d’un concert à Bouaké, ville du Centre-nord de la Côte d’Ivoire, le reggaeman, a accordé une interview exclusive à 7info.ci. Plusieurs questions ont été abordées, notamment la situation sociopolitique en Côte d’Ivoire, au Mali et en Guinée. Sur le dernier pays cité, Tiken Jah a donné son avis concernant le troisième mandat en préparation d’Alpha Condé. L’artiste panafricaniste donne les raisons de sa position. Selon lui, le cas de la Guinée, bien mauvais, pourrait faire école et s’étendre à toute la sous-région.
« J’ai chanté pour Alpha Condé lorsqu’il était en prison jusqu’à sa libération. La musique a été utilisée lors de la campagne électorale du premier mandat. Idem, pour son deuxième mandat, une de mes chansons a aussi été utilisée comme hymne de rempilage. Et aujourd’hui il décide de modifier la Constitution pour faire un troisième mandat contre l’avis de son peuple. Une situation que je que condamne avec la dernière énergie car je me sens un peu responsable de tout ce qui se passe pour l’avoir aidé en quelque sorte à venir au pouvoir » a confié Tiken Jah Fakoly.
Le reggaeman ivoirien affirme suivre avec attention l’actualité politique sur le continent et demande au peuple africain de se réveiller, de se révolter pour réclamer de meilleures conditions de vie.
Eric Coulibaly
7info.ci