Le 16 octobre dernier, la Banque africaine de développement a accordé un nouveau prêt de 329,47 millions d’euros au gouvernement ivoirien dans le cadre de la réalisation du projet de train urbain, « réitérant ainsi son soutien au projet », à en croire un communiqué rendu public.
Marie-Laure Akin-Olugbade, Directrice générale de la BAD pour l’Afrique de l’Ouest avait lors d’un séminaire début septembre dernier, portant sur la contribution à l’exécution du Plan national de développement (PND) 2018-2022, sur le document combiné de la stratégie pays (DSP 2018-2022) et sur la performance du portefeuille pays (RPPP) de la BAD pour la Côte d’Ivoire, recommandé la poursuite de la réalisation des infrastructures.
Le gouvernement ivoirien a lancé un vaste programme de construction d’infrastructures qui inclut le projet de train urbain à Abidjan afin de faciliter le transport de plus de 5 millions d’individus dans la capitale économique ivoirienne.
« Ce projet est un projet intégré, qui va permettre aux populations les plus défavorisées de Yopougon, de Songon à l’ouest, d’Abobo et d’Anyama au nord, qui affichent des taux de pauvreté de 40 à 70 %, d’accéder à moindre coût aux zones pourvoyeuses d’emplois », a précisé Marie-Laure Akin-Olugbade, directrice générale de la Banque pour l’Afrique de l’Ouest sur ce nouveau prêt.
Ce prêt complémentaire va permettre de transformer 88 km de voies menacées de saturation en autoroutes urbaines, et ainsi doubler la capacité d’écoulement du trafic. Sont concernées, les routes de Dabou (section entre Yopougon et le carrefour de Jacqueville) à l’ouest d’Abidjan, et d’Adzopé (entre Yopougon et Thomasset) au nord. Le périphérique d’Abidjan appelé « rocade Y4 » (section nord) va également être aménagé, le boulevard Latrille va être prolongé et dédoublé, les feux tricolores de 90 carrefours vont être réhabilités et un système intelligent de contrôle du trafic va être installé.
« La construction de quatre centres multifonctionnels, la réhabilitation d’infrastructures de commerce et quelque 3 000 femmes vont être dotés d’équipements pour développer une activité génératrice de revenus. Enfin, 91 nouveaux emplois seront créés chaque jour pendant trois ans et 500 femmes policières de l’Unité de régulation de la circulation vont bénéficier de moyens logistiques pour améliorer le contrôle de la circulation » indique le communiqué de l’institution bancaire régionale.
« La Banque africaine de développement a décidé d’apporter une assistance financière de 567 millions d’euros à cette première opération du Schéma directeur des transports urbains du Grand Abidjan, ce qui représente 74 % du coût total. Elle a également mobilisé des cofinancements de l’Agence japonaise de coopération internationale (8 %) et du Fonds pour l’environnement mondial (1 %), afin de soulager la contrepartie du gouvernement ivoirien, qui s’établit à 17 % » poursuit le communiqué de la BAD.
Désireux d’améliorer les conditions de vie des 5 millions d’Abidjanais, la compétitivité des activités économiques urbaines, de promouvoir le développement industriel, la planification et la gestion urbaines, l’hygiène, la salubrité publique et la qualité de l’air, le gouvernement ivoirien a initié un vaste programme intégré de développement urbain, évalué à 770 millions d’euros, qui met l’accent sur les infrastructures de transport.
« D’un montant de 237,52 millions d’euros, la première tranche du prêt de la Banque avait été approuvée en décembre 2016, pour financer les travaux du 4e pont d’Abidjan – reliant Yopougon au Plateau –, de services connexes et de l’appui à l’exécution du projet. Les travaux dudit pont sont à présent lancés, et leur déroulement est satisfaisant » assure la BAD.
S’ils ne sont pas négligeables, les impacts négatifs du projet ont été pleinement évalués, et sont tous réversibles. Ils ont fait l’objet d’un Plan de gestion environnemental et social, approuvé dans le cadre du Système de sauvegarde intégré (SSI) de la Banque. Les déplacements des personnes affectées par le projet se font de façon coordonnée et progressive, avant même que les travaux ne démarrent sur une zone donnée, et le gouvernement de Côte d’Ivoire en assume entièrement les coûts afférents.
Adam’s Régis SOUAGA avec Sercom BAD
Source : rédaction Pôleafrique.info