Zéro surcharge, zéro accident, c’est l’objectif que se fixent les autorités ivoiriennes en charge du transport fluvio-lagunaire pour cette année scolaire 2018-2019. Une campagne de sensibilisation pour l’atteinte de cet objectif a été lancée ce lundi 24 septembre à Abobo-Doumé dans la commune d’Attécoubé à Abidjan.
Ne point connaître les drames survenus au Sénégal avec le naufrage du Joola qui a fait 4000 morts et celui du ferry en Tanzanie qui a causé la mort de 200 personnes. C’est le sens de cette campagne qu’initient les autorités ivoiriennes en charge des Transports. Pour Soro Bakary Benjamin, le directeur de cabinet du ministre des Transports qu’il représentait, y parvenir nécessite le concours de tous en plus des mesures de répression.
« Le gouvernement tient à ce que l’activité qui est liée au secteur du transport fluvio-lagunaire se déroule dans les meilleures conditions, notamment des conditions de sécurité. Les exemples du Sénégal et de la Tanzanie et bien d’autres à travers le monde nous interpellent. Le gouvernement a voulu initier cette campagne pour attirer l’attention des opérateurs et des usagers sur la nécessité d’éviter désormais la surcharge, d’avoir des bateaux qui répondent aux normes. La Direction générale des affaires maritimes et portuaires a été instruite en conséquence pour veiller à ce que les normes soient respectées. Le gouvernement appelle la collaboration urgente et sincère des usagers eux-mêmes, des opérateurs et de toute autre personne empruntant ce moyen de transport afin d’appeler les propriétaires et les conducteurs à veiller au strict respect des mesures. C’est une campagne de sensibilisation qui s’ouvre avant la tenue d’un grand séminaire sur la question de la sécurité des embarcations présentes sur le plan d’eau lagunaire « , a-t-il fait savoir.
Le colonel-major Tano Koffi Bertin, Directeur général des affaires maritimes et portuaires a donné des détails sur le déroulement de cette campagne. » Nous allons redéployer des équipes qui vont procéder au contrôle des passagers qui montent à bord pour s’assurer que le nombre inscrit sur la police d’assurance est conforme au nombre de passagers dans la pinasse. Ce contrôle se fera sur tous les plans d’eau du territoire national et permettra de faire un recensement de tous les engins de transport de passagers. Après, il y aura un séminaire pour moderniser la flotte. Le ministre des Transports nous a instruit d’engager des réformes importantes. Après le Code maritime, tous les textes connexes sont en train d’être pris. Il y a certaines embarcations qui ne sont pas sujets à la réglementation internationale et pour lesquelles l’Organisation maritime internationale est en train de trouver une réglementation. A la fin de ce séminaire, des décisions seront prises et nous allons les appliquer pour que la flotte ivoirienne de navires à passagers soit sécurisée, moderne et plus compétitive « , a averti le DG des Affaires maritimes.
La Côte d’Ivoire dispose de trois complexes lagunaires, la Lagune Aby (427 km2), la Lagune Ebrié (566 km2) et la Lagune de Grand-Lahou (180 km2). Les pinasses exploitent actuellement une flotte de 80 engins d’une capacité oscillant entre 25 et 170 passagers pour un trafic annuel estimé à 10 millions de passagers. La SOTRA avec une flotte de 10 bateaux-bus, gère un trafic annuel de 13 millions de passagers. Les deux opérateurs présents après la libéralisation du transport lagunaire en 2016 ont, à l’heure actuelle, une flottes de 20 bateaux.
Richard Yasseu
source : rédaction Poleafrique.info